«C’est un constat, plus de 30 % du vignoble champenois a plus de 40 ans, indique Gwladys Fachinetti, conseillère viticole à la Chambre d’Agriculture du vignoble champenois (CAVC). De plus en plus exposé aux changements climatiques, le parcellaire dépérit (viroses, maladies du bois, etc.) » Dorénavant autorisée sur le territoire champenois, la plantation de vignes semi-larges (VSL) peut être une alternative à ces problématiques en respectant certaines conditions : 30 ares à minima selon un écartement entre rang de 2 m et de 0,70 à 1,50 m entre les pieds.
Cap plantation pour planter en toute sérénité
Ce type de plantation n’altère pas la qualité du vin, réduit le temps de travail inhérent à la vigne, limite les intrants notamment herbicides grâce à du désherbage mécanique et facilite le travail du sol avec un matériel adapté. « Lorsque la situation le permet, j’encourage cette pratique dont les résultats publiés par les instances techniques champenoises sont probants, précise la conseillère viticole. Une étude menée par le Comité Champagne indique des pertes de production de 21 % en moyenne qui s’explique par une moindre densité. Toutefois, elles sont en partie comblées avec un coût de production du kilo de raisin moins élevé. Dans tous les cas, les attendus AOC sont atteignables ».
Planter une VSL ne s’improvise pas. Pour accompagner les viticulteurs dans cette transition, les CAVC proposent la prestation Cap plantation définie selon trois modules à la carte : étude technicoéconomique, préparation de la plantation, mise en place et conduite de la vigne.
FORMATION : « Des vignes semi-larges sur mon exploitation ? Enjeux, intérêts et conséquence » les 21 et 22 octobre (Aube)
UN ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUALISÉ CONSTRUIT AVEC LE CONSEILLER
Aisne : Maxence Podevin, maxence.podevin@aisne.chambagri.fr – 06 07 17 19 52
Aube : Dimitri Skoutelas, dimitrios.skoutelas@aube.chambagri.fr – 06 37 76 94 95
Marne : Gwladys Fachinetti, gwladys.fachinetti@marne.chambagri.fr – 07 87 95 72 41.
Didier Mélé, chef de culture du Domaine Alexandre Bonnet, Les Riceys (Aube), 47 ha en HVE et VDC : « Sur la côte des Bar, nous cultivons principalement du pinot noir en vignes étroites. Cette année, accompagnés par les services des CAVC, nous avons replanté, à titre expérimental, 80 ares de vignes semi-larges. D’après les essais, l’écartement de 2 m entre rangs semble limiter les dégâts liés à la sécheresse et le risque de gel au printemps grâce à une surélévation des têtes de souche par rapport au sol. Nous avons choisi une parcelle arrachée en 2022, faiblement pentue et située de part et d’autre d’un chemin pour faciliter son travail. Elle présente la particularité d’être replantée avec des plants sélectionnés sur notre propre vignoble. À travers la plantation de VSL, nous recherchons avant tout une plus-value agronomique. »