Cormoyeux, l’âme vigneronne

9/01/22

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Entre vignes et forêts, Cormoyeux se classe parmi les villages où il fait bon vivre, partager et transmettre. Tout en veillant à valoriser son histoire et à perpétuer ses traditions, cette commune viticole regarde également vers l’avenir. Ici, des bureaux d’écoliers et un globe terrestre poussiéreux. Plus loin, des piles de documents en papier jaunis…

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Loge avec vue sur les vignes La commune participait pour la première fois cet été aux Universités Architecture & Champagne. Elle se dote désormais d’une loge de vigne résolument contemporaine, fabriquée à partir de matériaux récupérés pour la plupart chez les vignerons et les habitants : poutres en chêne, bois, pierre, ardoise, etc. « Nous étions plutôt partis sur l’idée plus classique d’une maisonnette lors de nos premiers échanges avec les équipes d’étudiants et d’architectes, concède Pierre Bochet. Le final est très différent, mais superbe. L’ossature pèse environ une tonne ! » Impossible de ne pas apercevoir ce cadre photo grandeur nature et sa vue imprenable sur le vignoble, la forêt et le village, d’autant que Cormoyeux est le premier situé sur la route touristique du Champagne lorsqu’on arrive de Reims. « Nous avons aménagé un point de vue autour et prévoyons d’autres embellissements, des animations et des dégustations pour faire vivre ce lieu. » Terre de meunier(s) Jadis réputé pour ses cultures de pommes de terre, le village de Cormoyeux comptait également sept moulins à l’époque, tous disparus depuis. « Des écrits attestent que les moines de l’abbaye d’Hautvillers cultivaient ici quelques terres agricoles dans les années 1600, détaille Pierre Bochet. D’où le lieu-dit La terre des moines. » La vigne s’y développera dès la fin du XIXe siècle. Le meunier reste le cépage le plus répandu, même s’il cohabite avec d’autres. En 1955, un certain Charles Lemoine, alors laborantin chez Moët & Chandon, plante les premiers chardonnays à Cormoyeux. « Mon arrière-grand-père, précise Pierre. Nos sols argilo-calcaires et les coquillages du Lutétien apportent une typicité extraordinaire à nos vins. Ils sont très riches, gourmands, avec beaucoup de caractère. On aime le meunier. On aime aussi montrer qu’on peut faire de belles choses en chardonnay et en pinot noir. » Le sens de la fête La fête patronale de Cormoyeux, fin juillet, fait partie des coutumes qui perdurent depuis des générations. « On voit notre population multipliée par trois pendant ce long week-end, dixit Jacky Bochet. Les habitants invitent leurs familles, leurs amis, tout le monde s’implique dans les préparatifs, la gestion des stands, des dégustations, etc. » Tradition oblige, les jeunes du village se réunissent le samedi matin pour aller chercher des bouleaux en forêt puis en distribuer des tronçons aux habitants afin qu’ils décorent leurs maisons. La convivialité en plus, puisque ces derniers prennent souvent le temps de partager le verre de l’amitié avec eux.
Jugement dernier et Templiers L’église romane Saint-Clément, édifiée en 1222, se distingue par sa cloche, datée de 1544 et classée Monument historique, mais aussi par la fresque du Jugement dernier qu’elle abrite. Cette oeuvre a été gracieusement restaurée en 1996 par l’artiste italien Giovanni Gritti. Deux statuettes à l’entrée du monument laissent planer le doute quant au passage des Templiers par Cormoyeux. Et au milieu coulent Les Gros Sourdons Le nom de Cormoyeux viendrait des racines latines « cortem » et « medarius », signifiant « domaine » et « milieu ». Le ruisseau Les Gros Sourdons, qui traverse le village et alimentait ses fontaines par le passé, puise sa source près du bois de la Hazette. Il sillonne la vallée jusqu’à Fleury-la-Rivière pour former le Brunet.

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