L’été approche et nous entrons dans une période cruciale pour nos vignes. Nous sommes tous sur le pont pour protéger au mieux notre prochaine récolte qui, je l’espère de tout cœur, sera formidable en quantité comme en qualité. Car après ce que nous avons vécu en 2021 dans nos parcelles, nous avons le plus grand besoin de nous refaire une santé en reconstituant nos réserves qualitatives pour fournir un marché du champagne qui est en pleine croissance.
Malgré les conséquences encore palpables de la crise Covid, malgré le drame qui se déroule en Ukraine avec son lot d’incertitudes sur l’économie mondiale, le champagne se porte au mieux.
Sur 12 mois glissants, les expéditions progressent de 28,9 % par rapport à 2021 et de près de 10 % par rapport à 2019 avant le Covid. Autant dire que si aucune catastrophe ne vient briser cet élan, nous nous acheminons une fois de plus vers une année record.
Pourtant, il nous faut modérer quelque peu notre enthousiasme. Le champagne rencontre un succès phénoménal, c’est une évidence, mais surtout hors de nos frontières. Et nous savons tous que même si les vignerons surfent bien sur cette tendance, c’est quand même le négoce et plus exactement les grands groupes qui sont les mieux dimensionnés pour répondre à cet enjeu international.
Il faut poursuivre nos efforts à l’export, mais sans pour autant abandonner le marché national qui est notre berceau historique. Une reprise du champagne dans l’Hexagone serait bénéfique à tous ; il en va des équilibres interprofessionnels et de notre poids, je dirais même de notre crédibilité, dans les négociations avec nos partenaires négociants.
C’est pourquoi nous avons fait le choix il y a quelques années de prendre notre destin en main et de communiquer collectivement sur nos vins. Vous le verrez prochainement, le Syndicat poursuit sa mission de communication au service des champagnes de vignerons avec une nouvelle campagne qui va faire parler d’elle. C’est d’ailleurs l’objectif de toute bonne campagne : interpeller et faire parler. Encore une fois, nous allons d’une façon originale à la rencontre de consommateurs qui recherchent des vins plus authentiques incarnant des valeurs de terroir et d’artisanat.
Et parallèlement, nous développons des offres de services, comme SGV Booster, pour mieux vous accompagner dans vos stratégies commerciales. Car la conquête des marchés ne s’improvise pas, nous devons mieux nous professionnaliser pour relever ces défis.
Cette année, la phénologie est en avance par rapport à la moyenne décennale et les premiers coups de sécateurs devraient retentir fin août. Cela va encore compliquer le recrutement des saisonniers. L’emploi en Champagne devient un véritable problème.
Bien sûr, les contraintes administratives et les charges sociales sont trop importantes et les réponses des pouvoirs publics ne sont pas assez satisfaisantes. Nous bataillons constamment pour nous faire entendre : j’en veux pour preuve l’énergie que nous avons dû déployer pour maintenir encore cette année les dérogations au temps de travail et le dispositif Tesa.
Mais il y a d’autres efforts à engager pour l’emploi. Nous devons proposer des formations adaptées aux nouveaux besoins du vignoble. Nous devons nous aussi, ensemble, mieux communiquer sur l’attractivité de nos métiers qui allient ruralité, authenticité et modernité. Il faut apprendre à vendre nos métiers aussi bien que nous valorisons nos bouteilles !
Alors faisons du défi de l’emploi un axe prioritaire de notre projet syndical.