En décembre 2020, les expéditions n’ont reculé « que » de – 4,3 % par rapport à décembre 2019 : une assez « bonne » surprise finalement, compte tenu du contexte très contraignant des fêtes de fin d’année (rencontres familiales en petits comités, fermeture des restaurants et boîtes de nuit, interdiction des rassemblements, couvre-feu…). Le marché français a constaté une baisse de – 6,3 % et les pays tiers de – 3,1 %, tandis que l’Union européenne (intégrant une dernière fois les ventes au Royaume-Uni) est restée stable.
Sur l’année 2020, les sorties sont de 244,8 millions de bouteilles, soit 52,5 millions de bouteilles vendues en moins par rapport à 2019 (297,3 millions) et une baisse de – 17,7 %. Une chute impressionnante, qui ramène le niveau des ventes 25 ans en arrière, au début des années 1990. Néanmoins, au regard des restrictions qui ont pesé sur la filière (fermeture des lieux de consommation et d’une partie des lieux de vente, annulation des événements, des salons, absence de tourisme international…), on pouvait s’attendre à bien pire.
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Le marché national recule de – 19,4 % et poursuit son repli en proportion : il représente 46,6 % des expéditions.
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L’Union européenne marque une baisse moins lourde, de – 13,3 %, avec un score remarquable des vignerons (seulement – 0,7 %). Il est probable que des consommateurs des pays frontaliers qui venaient acheter leur champagne à la propriété se soient tournés vers la vente à distance. Par ailleurs, il est possible que l’arrivée du Brexit ait généré des achats d’anticipation. L’Union européenne représente 27,1 % des sorties.
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Le score des pays tiers est de – 18,8 %. Ils pèsent 26,3 % des expéditions.
CONJONCTURE
Dans sa note du 4 février, l’INSEE constate que le deuxième confinement a moins pénalisé l’activité économique que le laissaient présager les estimations. La consommation des ménages a chuté en novembre (– 18 %) et rebondi en décembre (+ 23 %). Le commerce extérieur s’est amélioré sur la fin de l’année et la production s’est maintenue. Au final en 2020, le PIB français a reculé de – 8,3 %. Une baisse moins forte que prévue, mais néanmoins un recul sans précédent.
Le début de l’année 2021 reste suspendu à l’incertitude qui entoure la situation sanitaire. Il est très difficile de faire des prévisions. En janvier, le couvre-feu à 18 heures a pénalisé la consommation. Pour le premier trimestre, l’INSEE propose trois scénarios de croissance (+ 1,5 %, 0 % ou – 1 %) selon l’évolution de l’épidémie.
De son côté, la Commission européenne souligne que le recul du PIB de la Zone euro est moins rude que prévu, à – 6,8 % en 2020. La chute est de – 5 % en Allemagne, – 11% en Espagne et – 8,8 % en Italie. Pour 2021, la commission envisage un possible rebond au deuxième trimestre… si la situation sanitaire s’améliore.