Epernay : le cœur battant de la Champagne

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Sa situation à l’épicentre du vignoble et des activités économiques champenoises fait d’Epernay la capitale naturelle de l’appellation. Négociants et vignerons multiplient depuis plusieurs années les initiatives pour retenir le flot de touristes qui ne cesse de croître et de se diversifier. L’offre d’accueil n’a jamais été aussi importante et la ville, avec les Habits…

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Des travaux hydrauliques à l’étude

Epernay n’est pas qu’une ville de bars à champagne, de paillettes, de gastronomie. Lors des vendanges, la cité est toute entière concentrée sur la récolte et ses habitants peuvent humer les odeurs des départs de fermentation. Toute l’année, les vignerons et les maisons de négoce cultivent avec soin les 257 hectares de vignes intra-muros principalement plantés en chardonnay. « Une partie du vignoble se situe du coté du Mont-Bernon, où vient d’être aménagé un belvédère, et près du quartier des Vignes Blanches. Mais c’est sur les coteaux ouest que se trouve la plus grande partie plantée. Les parcelles donnent des vins fins avec de belles pointes d’agrumes », explique Fabrice Moreau, président de la section locale des vignerons. Les vignes situées sur les coteaux ouest sont traversées par le Chemin de Ceinture qui offre un superbe panorama sur la commune. « Nous nous sommes toujours étonnés que les coteaux d’Epernay n’aient pas été classés premier cru puisqu’ils jouxtent Chouilly, en grand cru et Pierry, en premier cru », regrette Didier Raimond, vigneron et président de l’ASA. Embellir le paysage « Nous avons gagné des surfaces dans les années 60 en replantant sur d’anciens secteurs forestiers. Mais de grosses réserves foncières liées au projet de contournement de la ville ont été prises sur des terrains en appellation », souligne Fabrice Moreau. Une partie du vignoble appartient au négoce, dont le Clos Abbé, entre la rue Chaude-Ruelle et le Chemin des Linettes, propriété de la maison Henriot. La constitution de l’ASA, en 2013, a permis de régler certains problèmes liés aux orages, qui peuvent être très violents à Epernay, et provoquer des dégâts importants. L’enherbement et la construction de murs afin d’éviter le ravinage ont été réalisés du côté de la rue des Closets, de la rue Chaude-Ruelle et des Gouttes d’or. « Nous sommes en phase de consultation avec la ville et la sous-préfecture pour mettre au point un projet d’équipement hydraulique . Le marché est passé avec l’entreprise mais il nous reste un accord à trouver avec la ville et la communauté d’agglomération pour répartir les charges », explique Didier Raimond. « Les vignerons, pour la plupart doubles actifs et les maisons font de gros efforts pour embellir le paysage et mieux accueillir les touristes », note de son côté Fabrice Moreau.

Trois questions à Laurent Janoir

"J’ai découvert un petit coin de paradis."

Vous êtes depuis mai 2018 le directeur de l’office de tourisme Epernay Pays de Champagne et du ballon captif. Comment avez-vous vécu votre passage des montagnes alpines aux coteaux champenois ? Le territoire ne ressemble pas à l’image que je pouvais m’en faire. Je suis arrivé par les plaines de Troyes et de Reims et j’ai découvert un petit coin de paradis avec un paysage que la rivière Marne a sculpté et un décor magnifique, formé notamment de l’avenue de Champagne et des coteaux du Mont Bernon. Lors de mon premier vol avec le ballon captif, le 21 juin, qui m’a conduit à 150 mètres de haut, j’ai fait une seconde rencontre avec la ville avec une vision à 360 degrés. C’était superbe ! Lors de mon arrivée, j’ai eu le sentiment que les habitants n’avaient pas forcément conscience de l’exceptionnel potentiel touristique de leur ville. Elle était pour eux un lieu de production industrielle et non un lieu d’accueil. Quels sont selon vous les atouts et les faiblesses de la Champagne ? On m’a toujours parlé du champagne. Rarement de la Champagne et de son terroir, encore moins du champagne et de ses paysages. Je pense qu’il faut remettre les hommes et le champagne, dans toute leur  diversité, au cœur du discours. Depuis quelques mois je découvre qu’il y a des champagnes différents, des vignerons différents, des manières de vinifier différentes. L’accueil est attentif et bienveillant. On prend soin de vous et je ressens de la prévenance. Mais la Champagne n’est pas que le champagne. Il faut inviter les touristes à consommer du territoire, à dormir sur place, à découvrir la gastronomie, l’histoire de la cité et de ses environs. Quelle  méthode préconisez-vous pour y parvenir ? Il faut construire Epernay comme destination touristique. J’ai une marotte. C’est le digital. Nous allons lancer une plate-forme de e.commerce, baptisée Epernay Expérience/ Elloha, qui proposera des réservations et des ventes en ligne pour tous nos adhérents. Elle sera le premier site de ce type dans la région Grand Est. Cette plate-forme permettra de connaître en temps réel toutes les offres (accueil, visites, restauration, promotions) et les professionnels proposeront un espace client sur leur propre site.

Inauguré en juin 2018, le ballon captif a déjà embarqué plus de 18 000 visiteurs pour un vol d’une quinzaine de minutes, accompagné d’une coupe de champagne à la fin.

 
<h3><strong>Repères</strong></h3> Nombre d’habitants : 23 176. Déclarants : 204. Surfaces plantées : 257 hectares. Chardonnay : 155 hectares. Meunier : 39 hectares. Pinot noir : 63 hectares. <em>Sources : Comité Champagne</em>

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