Quelle PME n’a pas longtemps hésité avant d’embaucher ? Faute d’argent, de mission à temps plein ou par crainte des charges administratives ? Les groupements d’employeurs l’ont bien compris et proposent une alternative alléchante, celle du temps partagé d’un salarié entre plusieurs entreprises. Géré sous statut associatif par la loi de 1901, le groupement d’employeurs permet de…
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Barbara André, salariée du groupement IDEES : "Je vis cela très bien"
Barbara est animatrice QHSE (qualité hygiène sécurité environnement) pour quatre coopératives viticoles dans les secteurs d’Epernay/Dormans depuis 2012. Elle habite Reims, à environ 40 km de ses différents lieux de travail. Comment vit-elle ce partage d’activité ? "C’est un mode de fonctionnement qui me convient tout à fait, répond l’intéressée. J’aime bouger et je n’aime pas la routine. Avoir affaire à quatre entreprises différentes tous les mois me permet de varier les interlocuteurs, les thèmes, les priorités, c’est passionnant." Six jours par mois dans chaque structure, elle établit son planning en fonction des priorités et avancées des projets. "Mon travail consiste à opérer une veille réglementaire pour les entreprises, à évaluer les risques professionnels des personnes (émission du document unique), à étudier la qualité - en l’occurrence des matières sèches - des entreprises de type emballage, à mettre en place les normes de sécurité alimentaire, etc. Je fais la relation entre l’entreprise et les fournisseurs entre autres." Le profil idéal pour travailler en temps partagé ? "Il faut faire preuve d’une solide organisation et ne pas avoir peur du changement, poursuit Barbara. Accepter d’être un peu nomade en emmenant ses dossiers avec soi, je voyage pour ma part avec un mon PC portable et une valise à roulettes. Aller vers les autres facilement pour faire sa place et être bien intégrée au sein de l’entreprise. Personnellement, je vis cela très bien. J’ai vraiment le sentiment de faire partie des effectifs des coopératives, même si je ne suis pas tout le temps là et la variété est un avantage qui me plaît particulièrement. Je me fixe aussi d’être joignable facilement en cas d’absence : répondre au téléphone ou par mail en cas d’urgence est un principe que je m’applique."
Olivier Piazza, champagne Beaumont des Crayères : "Nous avons mutualisé certains marchés"
"Cela fait maintenant 10 ans que nous travaillons avec une salariée à temps partagé, explique Olivier Piazza, directeur de la coopérative viticole Champagne Beaumont des Crayères. Avant Barbara André, nous avions engagé de la même façon et sur le même poste une salarié du groupement d’employeurs IDEES. A l’origine, nous étions donc quatre coopératives viticoles membres de l’Union des coopératives de la Marne et nous avions les mêmes problématiques : des besoins pérennes en qualité, sécurité ou environnement mais pas suffisamment pour créer un temps plein. De cette problématique est partie l’idée d’engager un salarié pour nous aider dans nos projets prioritaires ; les uns davantage sur les questions qualité, les autres sur la sécurité ou l’environnement. Nous avons des problématiques semblables mais que nous ne traitons pas forcément en même temps. Ce qui fait que nous pouvons aussi profiter en quelque sorte du retour d’expérience des uns et des autres parce que nous échangeons et que nous partageons des valeurs communes. Par ailleurs, nous avons mutualisé certains marchés comme le contrôle des extincteurs et la protection incendie, ce qui facilite le travail de notre animatrice QHSE pour traiter le sujet avec un prestataire commun."