« Les extrêmes climatiques que nous subissons de plus en plus fréquemment et durement nous mettent en difficulté. Ils peuvent nous faire douter quant à l’avenir de nos domaines. Pour autant, nous ne répondrons pas aux enjeux écologiques en faisant marche arrière sur nos engagements en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, ou de préservation de l’environnement, du vivant, de la protection de l’eau, cette ressource vitale de plus en plus rare, et enfin de la santé des humains. L’agriculture biologique est la voie majeure qui nous permettra de limiter les dégâts environnementaux et de restaurer une planète vivable pour les générations futures », a plaidé Jérôme Bourgeois, le président de l’ACB, dans son rapport moral.
Déplorant « la mise au ban progressive de la bio, avec une baisse régulière des aides à la conversion et au maintien », le président a salué le dynamisme de l’ACB qui compte 241 structures adhérentes, en progression de 5 % par rapport à 2023.
« La viticulture biologique en Champagne représente 2762 hectares, et 631 domaines. Elle s’est fortement développée depuis 2018. Alors que les coopératives et négociants achetaient volontiers jusqu’alors les raisins bio à un prix 25 à 30 % supérieur à celui du raisin conventionnel, il semblerait qu’un changement de paradigme soit en train de se mettre en place. (…) Réduire la prime bio fait prendre le risque d’un découragement de nos producteurs, et d’une vague de déconversions qui parait inimaginable alors que seulement 8 % du vignoble est certifié bio », a-t-il regretté.
Consommer moins, mais mieux
Jérôme Bourgeois a par ailleurs pointé une évolution du cahier des charges trop peu ambitieuse au regard des acteurs de la viticulture biologique, notamment en matière d’herbicide.
Côté commerce, le président de l’ACB reste confiant sur l’avenir des champagnes bio qui semblent mieux résister que les cuvées conventionnelles. « La propension des consommateurs à consommer moins, mais mieux paraît se renforcer, ce qui conforte notre modèle. »
« La bio est bel et bien toujours là, et ses acteurs seront toujours animés par leurs valeurs universelles : le respect du vivant, de la biodiversité et des territoires. Ainsi, continuons d’être fiers et unis à notre cause, le cours de l’histoire ne pourra se faire sans nous », a-t-il lancé en conclusion.