Vos représentants élus au Conseil d’administration m’ont renouvelé leur confiance pour un nouveau mandat. C’est une fierté et un honneur pour moi de poursuivre la voie que nous avons tracée.
Notre ambition a toujours été de construire jour après jour et dossier après dossier un syndicalisme fort et influent pour défendre au plus près les intérêts collectifs de notre beau vignoble. Avec vos administrateurs, nous nous inscrivons dans une continuité d’actions face aux défis qui nous attendent. Ces défis, nous les connaissons bien.
Il y a bien sûr celui de la production avec de nombreux enjeux à la clé. Nous sommes confrontés à une baisse récurrente des rendements agronomiques d’une vigne souvent vieillissante. Nous avons construit au sein du Comité Champagne des outils de régulation qui doivent nous inciter à renouveler notre vignoble.
Nous devons également augmenter notre résilience face au dérèglement climatique. Nous investissons massivement dans la recherche et l’innovation pour apporter des solutions aux viticulteurs.
Nous allons aussi devoir nous prononcer sur le chantier de délimitation puisque les travaux de l’Inao sur le parcellaire sont en voie de finalisation. Ce vote sera déterminant pour l’avenir de notre Appellation. Nous restons néanmoins très préoccupés, car nous n’avons pas à ce jour tous les moyens de réguler les VSIG (ex-vins de table). Or nous ne voulons pas faire de notre vignoble un vignoble mixte. À ce jour, aucune décision n’est prise.
Il est aussi de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour lutter contre la progression de la flavescence dorée. Cela engage la gouvernance du Syndicat pour prendre les bonnes mesures, mais cela vous engage aussi tous collectivement par une mobilisation sans faille dans les prospections.
Notre futur se joue également au niveau européen et nous travaillons dur auprès des parlementaires pour accompagner la viticulture vers des pratiques de plus en plus vertueuses, mais sans tomber dans des écueils réglementaires hors sol.
En Champagne, nous continuerons à porter la certification avec l’objectif de labelliser toutes les surfaces d’ici 2030.
Sur le volet social, nous allons intensifier nos actions pour faciliter le recrutement et l’emploi des saisonniers et faire en sorte que les drames que nous avons connus à la dernière vendange ne se reproduisent jamais.
Notre priorité absolue est d’assurer la pérennité de nos exploitations familiales. Toute notre histoire et toute notre réussite sont fondées sur ce principe essentiel : le partage de la valeur.
Et cela suppose de développer notre force de négociation avec nos partenaires du négoce pour maintenir les équilibres interprofessionnels.
Ces équilibres reposent sur notre capacité à sécuriser les approvisionnements au travers des relations contractuelles avec les maisons. Comme nous l’avons indiqué lors des Assemblées régionales, il est important de faire coïncider les dates d’échéance de vos contrats avec celle de l’accord interprofessionnel.
Mais il s’agit également de conserver notre maîtrise du foncier. Nous y travaillons au niveau politique avec le dossier des transmissions, mais aussi en développant différents outils de portage.
Notre force dépend enfin du dynamisme de nos expéditions. Nos vins de terroir sont plébiscités partout dans le monde : il faut en profiter pour revendiquer notre savoir-faire de vignerons passionnés. Nous allons renforcer les outils pour vous soutenir sur le plan collectif avec la campagne de promotion de Champagne de Vignerons, et sur le plan individuel avec différents accompagnements dans des actions commerciales et des conseils stratégiques.
Vous le voyez, le travail ne manque pas. Nous sommes déterminés, mais notre réussite dépend de notre unité et de notre sens du collectif. Je sais que je peux compter sur vous.
Dans quelques jours, le 11 avril, j’aurai le plaisir de développer ces sujets et d’autres encore lors de notre Assemblée générale au Millésium d’Épernay. Venez nombreux !