Le SGV toujours mobilisé sur le dossier du contrôle des superficies viticoles

Le SGV dénonce l'application par les Douanes d'une méthode de contrôle qui considère de manière restrictive la notion de surfaces plantées en vignes déclarées au Casier viticole informatisé (CVI) et recherche des solutions en concertation avec les services concernés.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : La Rédaction

Les règlements européens ont prévu que les États membres doivent tenir un Casier viticole informatisé (CVI) et contrôler que les surfaces qui y sont déclarées correspondent bien à la réalité.

Historiquement, c’est l’entièreté de la surface cadastrale qui était prise en compte au titre de l’AOC même s’il existait sur une parcelle une partie non plantable, telle que tournières, chemins d’accès, fossés, haies ou encore talus. Ces éléments participent d’une façon essentielle à la protection du terroir, à la gestion hydraulique, à la sécurité de l’exploitation et à la biodiversité. Depuis plusieurs années, les services des Douanes effectuent des contrôles et sanctionnent des vignerons sur rectification des parcelles.

Des surfaces déclarées comme plantées sont aujourd’hui remises en cause. Des exploitants risquent d’être sanctionnés, condamnés à payer des amendes, à détruire du vin et à perdre définitivement leurs surfaces productives.

On connait l’importance des espaces interparcellaires en Champagne. Ils résultent de l’implantation du vignoble en coteaux sur un parcellaire très morcelé. C’est une donnée du vignoble champenois, qui ne doit pas être remise en cause de cette manière.

 

Respecter les spécificités régionales

Le 8 mars, Maxime Toubart,le président du SGV, a rencontré Philippe Reynaud, le directeur régional des Douanes, et Claire Dubois, la cheffe divisionnaire de Champagne à la Direction générale des Douanes et droits indirects (DGDDI).

Depuis le début de ces contrôles, le SGV a multiplié les contacts avec les différentes administrations, des contrôleurs de terrain jusqu’au ministère de l’Économie. À la suite de ces nombreuses interpellations, les ministères de l’Économie et de l’Agriculture ont annoncé en juillet 2023, dans une réunion avec le SGV et le député de la Marne Éric Girardin, la création d’un groupe de travail pour faire évoluer la doctrine des Douanes.

Ainsi, plusieurs réunions ont eu lieu entre les ministères concernés et les organisations nationales comme la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à Appellations d’Origine contrôlée (Cnaoc) ou encore La Confédération des vins IGP de France (VinIGP).

Ces rencontres ont abouti à une évolution de la doctrine des Douanes sur le mesurage des superficies pour prendre en compte de nouveaux éléments et notamment l’agroforesterie. Les administrations ont reconnu l’intérêt de l’agroforesterie en viticulture et il a été convenu d’élaborer une doctrine aux termes de laquelle les arbres et haies implantés dans les parcelles viticoles pourraient, dans certaines limites, demeurer inclus dans la surface du CVI.

Des discussions doivent encore avoir lieu au sein de l’Inao d’ici cet été. C’est donc probablement cet automne que devraient être connues les nouvelles règles du jeu sur le mesurage des superficies.

Le SGV poursuit ses actions de sensibilisation et a rencontré récemment le directeur régional des Douanes pour aborder longuement ce sujet. Le Syndicat a formulé plusieurs propositions (voir encadré) et plaide pour que le futur texte permette de prendre en compte les spécificités régionales et notamment les espaces interparcellaires qui sont importants en Champagne.

Dans le même temps, le député Éric Girardin a une nouvelle fois alerté Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des Comptes publics.

 

Service juridique du SGV

Ce que demande le SGV

  • Un moratoire sur les dossiers ouverts ;
  • Une pause des contrôles en attendant la validation des nouvelles directives ;
  • La possibilité pour les vignerons de se régulariser après le premier contrôle ;
  • Une prise en compte des efforts faits pour la biodiversité ;
  • Des contrôles prenant en compte les spécificités régionales.

Les actions du SGV

  • Novembre 2020 : courrier du président du SGV au directeur régional des Douanes.
  • Juin 2021 : rencontre au SGV avec les Douanes et le Service de la viticulture.
  • Février 2022 : rencontre au ministère de l’Agriculture avec l’appui du parlementaire marnais Charles de Courson.
  • Octobre 2022 : Rencontre à l’Assemblée nationale avec les conseillers de Gabriel Attal, alors ministre délégué chargé des Comptes publics, ministre de tutelle des Douanes, en présence de Charles de Courson.
  • Janvier 2023 : intervention du député de la Marne Éric Girardin auprès de Gabriel Attal pour appuyer les demandes du SGV.
  • Juillet 2023 : réunion interministérielle et lancement d’un groupe de travail sur le sujet.
  • 2023/2024 : réunions d’un groupe de travail filière vin et Inao. L’administration consent une avancée sur le dossier de l’agroforesterie, incluant l’implantation de haies, sans pour autant régler le sujet dans son ensemble.
  • Salon de l’agriculture 2024 : interpellation par Maxime Toubart du ministre délégué en charge des Comptes publics, afin de remettre le dossier sur le bureau du Gouvernement.
  • Mars 2024 : rencontre avec le nouveau directeur régional des douanes.
  • Prévue en avril 2024 : rencontre avec le chef de bureau des contributions indirectes de l’administration centrale des Douanes et le directeur régional des Douanes.

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