Les vignerons se sont mobilisés et ils vont continuer

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Une mandature s’achève (2013-2018), une autre va s’ouvrir (2019-2025) dans les chambres d’agriculture de l’Aisne, l’Aube et la Marne. Alors que le scrutin approche (ouverture le 7 janvier 2019, par voie électronique et postale, clôture le 31 janvier), La Champagne viticole revient à travers les témoignages de viticulteurs en charge de dossiers importants sur quelques-unes…

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"La dynamique et les conditions favorables pour faire émerger des projets"

Daniel Quantinet est vigneron et président de la Coop de Nogent-l’Abbesse. Elu chambre d’agriculture depuis 24 ans, il est référent pour les problématiques d’érosion depuis le début.

La Cellule érosion existe depuis plusieurs années. Les preuves de son efficacité ont été faites. Quel est son bilan pour cette mandature ? Sur cette mandature nous avons continué le travail engagé en 1989. Nous sommes restés dans la continuité de nos actions à savoir accompagner le vignoble afin de résoudre les désordres hydrauliques sur les coteaux. La cellule érosion globalise 48 ASA. Depuis 2013, elle a suivi la création de 11 ASA, ce qui représente environ 2 390 ha en plus. La cellule crée la dynamique et les conditions favorables pour faire émerger des projets. Je suis fier du travail accompli car la persévérance et l’implication des viticulteurs nous ont permis de rattraper le retard sur la Vallée de la Marne. Historiquement, du temps de la DDE, les vignerons n’étaient pas encouragés à créer des ASA, alors que c’est le dispositif le plus adapté à notre vignoble et à nos problématiques. Nous avons aussi beaucoup avancé sur la rive droite de la Marne dans les coteaux historique classés à l’Unesco. De Tauxières à Champillon des ASA couvrent les coteaux. Les travaux n’ont pas commencé partout et nous devons faire face à quelques difficultés liées à l’imbrication du vignoble et des maisons et à la présence du canal et de la Marne, mais nous avançons. Sur cette mandature nous avons aussi mis en place le Club des Gestionnaires d’ASA. L’objectif de ce club est de créer un collectif parmi les présidents ou gestionnaires d’ASA pour les motiver et les aider. Ces rencontres, qui ont lieu deux à trois fois par an, nous permettent de résoudre des problèmes particuliers sur des ASA en utilisant les expériences des uns et des autres. Elles nous permettent aussi d’adapter l’accompagnement de la Cellule érosion au besoin (travail sur l’assurance de l’ASA, sur l’hydraulique douce…). Un succès de la cellule érosion a aussi été de créer un environnement de travail collaboratif et efficace. Ce point tient beaucoup aux personnalités de nos interlocuteurs, mais il n’a jamais été aussi facile de travailler avec la DDT, l’AESN, la DRIEE, le Comité Champagne et le SGV. Nous travaillons tous pour un même objectif. On peut communiquer entre nous en toute transparence car on sait que, pour tous, le but est de faire avancer les dossiers. J’espère vraiment que nous maintiendrons ce climat de confiance. Quels sont les projets de la cellule érosion pour la mandature à venir ? Nous allons poursuivre l’accompagnement. Pas question de nous arrêter en si bon chemin ! Sur beaucoup d’ASA créées, nous allons passer en phase travaux. C’est une opération au long cours. Nous espérons vraiment que les travaux vont arriver, ce qui voudra dire que certains blocages ont été levés. Nous souhaiterions aussi voir des ASA se mettre en place dans la Côte des Blancs. C’est un secteur sur lequel pour le moment il n’y a pas ce type de dynamique. Je ne sais pas si cela se fera dans cette mandature ou dans celle d’après, mais une des missions de la cellule érosion sera en lien avec la révision de l’aire d’appellation Champagne. Il faut que nous soyons en capacité de réfléchir aux aménagements hydrauliques avant même d’envisager la plantation. Nous ne pourrons pas nous permettre de faire des plantations anarchiquement et de ne pas avoir pris en compte toutes les problématiques d’érosion des sols. La gestion de l’hydraulique permettra d’assurer de bonnes relations avec les riverains des nouvelles communes. Vous arrêtez votre engagement à la chambre d’agriculture. Est-ce que vous avez un conseil pour votre successeur ? Oui j’arrête ! Après 24 ans d’engagement je laisse ma place. Les problématiques hydrauliques m’ont passionné, aussi bien à la chambre que pour ma coopérative. Sur les dossiers hydrauliques, je suis surtout intervenu pour démêler des situations compliquées ou tendues. Paradoxalement, je suis un peu le pompier des dossiers hydrauliques ! Les dossiers où il n’y a pas besoin d’intervention « politique » sont pilotés avec brio par les collaborateurs de la cellule érosion. Donc je souhaite à mon successeur d’intervenir le moins possible. Et s’il intervint sur des dossiers, je lui conseille d’être diplomate ! H.P.

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