L’une des plus vieilles vignes au Monde est à Reims, sur le campus de Sciences Po (ancien collège des jésuites). Il s’agit de verjus, un cépage culinaire aujourd’hui disparu. Après avoir failli dépérir dans les années 2010, elle retrouve une nouvelle jeunesse grâce à la collaboration entre les services du Patrimoine, les espaces verts de…
L’incroyable résurrection de la vigne des jésuites

Temps de lecture : 4 minutes

La fake news du marawi, il s’agissait de verjus !

Cépage aujourd’hui disparu, le verjus servait à un grand nombre de préparations culinaires au Moyen âge.
Peu d’espoirs d’en faire un jour du vin des jésuites
Pour la vigne, il a encore fallu supporter plus d’un an de travaux de rénovation de l’ensemble du campus (2014-2015), qui ont été l’occasion d’installer le nouveau système de palissage mais où elle a été contrainte de vivre sous des bâches plastiques couvertes de projections de ciment. Un des « jeunes » pieds n’y a pas survécu. Bon an, mal an, depuis 3 années, la vigne subit moins les terribles attaques d’oïdium qui prenaient d’assaut ses feuilles, ses raisins et même ses bois. Elle produit désormais du raisin de façon plus régulière. « L’ensemble est sauvé et il faut à présent trouver le moyen de valoriser la vendange, au sens culturel du terme », commente Jean-François Perrot-Minnot. Depuis plusieurs années, la vigne fait l’objet de vendanges très médiatisées, orchestrées par la ville de Reims. En 2018, compte-tenu des conditions climatiques exceptionnelles, les raisins étaient même très sucrés pour du verjus (degré 9,5 %, pH 3.24, acidité totale 5,5 g/l). 200 kg ont été ramassés (dont une grappe record à 2,5 kg !) sous l’œil attentif du Comité Champagne, qui a emporté les raisins pour effectuer des essais sur ce cépage disparu. Las (une deuxième fois), le pressurage expérimental a confirmé l’extrême difficulté à travailler ce raisin - beaucoup de pulpe, peu de jus, peaux très épaisses et coriaces - qui a contraint à monter très haut en pression (3 heures et 5 serres pour extraire la cuvée !). Les raisins, triturés, ont libéré des composés herbacés et tanniques qui laissent très peu d’espoirs sur les aptitudes de vinification de ce cépage. C’est donc plutôt sur la voie culinaire que doit être imaginée la valorisation de la vigne des jésuites. Un partenariat pourrait être envisagé à terme par la ville de Reims avec le lycée hôtelier Gustave Eiffel pour travailler sur l’utilisation du verjus. Le programme scientifique pour sa part continue, la prochaine étape étant de soigner la vigne de ses viroses.Recherche
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