Les coteaux de la commune d’Ecueil offrent un magnifique panorama de Verzy à la Cité des Sacres où l’on distingue la cathédrale par temps clair. Les remembrements successifs ont facilité le travail des vignerons et permis de faire des chemins de vignes bien aménagés. Un atout pour l’accueil des touristes et la réalisation de projets…
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Une coopérative dynamique et un projet de point de vue
Fondée en 1947, la coopérative d’Ecueil fête cette année ses 70 ans. Elle compte 60 adhérents, représente 120 hectares d’approvisionnement et ne cesse d’investir dans la modernisation de l’outil de travail et la formation des coopérateurs. Elle possède actuellement six pressoirs de 8000 kg et un de 4 000 kg, et une cuve inox de 20.000 hectolitres. Marc Brugnon, qui a été président du Syndicat général des vignerons de 1978 à 1994, connaît parfaitement son histoire et toutes les étapes qui ont marqué son évolution. "On a notamment cassé toutes les cuves en béton en 1983 et 1988 pour faire un chai de cuves inox de 5 000 hectolitres." La coopérative représente l’un des fers de lance économiques et qualitatifs de la commune comme en témoigne la récente mise en place d’un logiciel de traçabilité des comportements dans la conduite de la vigne et l’organisation de formations de conduite de la vigne destinées à obtenir la certification HVE (Haute valeur environnemental) et viticulture durable. "Je me réjouis que son développement ait pu se faire en même temps que celui de récoltants-manipulants comme Henri Brochet . Il a montré que la réussite pouvait emprunter d’autres voies dans une commune qui compte aujourd’hui 24 récoltants-manipulants."
Marc Brugnon compte aussi d’autres satisfactions. Parmi elles : les remembrements réalisés sur trois petits secteurs qui ont permis de redresser les parcelles, de faciliter le travail des vignerons, de gagner du temps. "Nous avons également construit un excellent réseau de chemins en béton, nous avons été leader dans la Marne dans ce domaine. Les vignerons versent une cotisation de 350 euros à la mairie tous les ans. En contrepartie la municipalité engage les travaux quand elle les juge nécessaires."
L’ancien président du SGV participe par ailleurs à l’avancement d’un dossier qui lui tient à cœur. En l’occurrence la création d’un point de vue, l’installation d’une table d’orientation et de bancs pour permettre aux visiteurs d’admirer le panorama exceptionnel du sommet de l’amphithéâtre de vignes que forme le terroir d’Ecueil. "Il faudrait créer une signalétique pour guider les promeneurs", précise Marc Brugnon.
Municipaux, viticoles ou oenotouristiques, les projets sont nombreux à Ecueil qui compte 144 hectares de surfaces plantées. "En réalité les vignerons exploitent davantage de parcelles à Verzy, Rilly-la-Montage, Villers-Allerand, Trigny ou encore Bouzy. Ce qui doit représenter une quarante d’hectares supplémentaires. Un chiffre important", commente Marc Lauwers.
Le berceau des mesures qualitatives
A la fin de son mandat de président du Syndicat général des vignerons, Marc Brugnon, a fait avancer un dossier décisif pour la qualité du champagne. "Il y avait des critiques. Il fallait faire quelque chose", lance-t-il. Plusieurs mesures ont été décidées : le tirage après le 1er janvier, un vieillissement de 15 mois au lieu d’un an avant commercialisation et un vieillissement de trois ans en bouteilles pour les millésimes et enfin les 160 kilos pour un hectolitre et la distillation des sous-produits. "Ces mesures qui sont devenues collectives ont été payantes pour tout le monde. Comme le prouve l’augmentation des ventes qui sont passées de 240 millions à 320 millions en dix ans."