2021 : l’année du mildiou

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Des pertes de rendement quasi inédites dues au gel, à l’oïdium, au botrytis et surtout au mildiou : question difficultés sanitaires, la Champagne a réalisé le grand chelem lors de cette campagne culturale très éprouvante pour les viticulteurs.

«La campagne a été marquée par un climat plutôt frais en moyenne. Un hiver assez doux qui a provoqué un débourrement hâtif. Mais un mois avril exceptionnellement froid, de 3 à 6 °C en dessous des normales, avec 13 jours de gel qui placera 2021 parmi les trois années les plus gélives depuis 50 ans », a expliqué Sébastien Debuisson, responsable service vignes au Comité Champagne lors d’une conférence organisée par la FDSEA le 14 octobre à La Cuverie.

Selon lui, la vague de chaleur en juin a provoqué une forte pousse de la vigne avant les mois de juillet et août assez frais qui ont vu ralentir la maturation. Les trois périodes de fortes pluies en mai, juin et juillet ont particulièrement touché la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Bar, favorisant la progression inédite du mildiou.

Les dégâts dus au gel ont provoqué une perte moyenne de 29 % avec des secteurs particulièrement touchés comme le Barséquannais (63 %), le Barsuraubois (50 %), le Massif de Saint-Thierry (45 %) ou encore la Grande Vallée de la Marne, la Vallée de l’Ardre, le Perthois… (de 30 à 35 %).

Du jamais vu à l’état naturel

« Pour le mildiou, on a observé des œufs mûrs depuis le 27 avril ; un potentiel en hausse dès la mi-mai, des taches régulières début juin, des sorties de taches exceptionnelles fin juin et début juillet après des orages violents et des températures élevées ; et le rot brun s’est généralisé après les pluies de juillet. Les attaques ont continué a progressé presque jusqu’aux vendanges », a détaillé Sébastien Debuisson.

Les attaques ont été inédites en Champagne. « Des taches et des nécroses s’étendant sur toute la feuille aussi vite et d’une façon aussi massive, cela ne s’était vu qu’en expérimentation sous serre mais jamais encore à l’état naturel », a-t-il précisé.

Dès l’été, le vignoble a été très altéré avec des baies rougeâtres et des vignes presque entièrement défoliées notamment dans la Vallée de la Marne. Mi-août, un mois avant la vendange, la situation était catastrophique dans les secteurs les plus touchés avec des parcelles sans raisin. Au final, les pertes dues au mildiou sont estimées de 25 à 30 %, bien au-delà des 15 % de 1997 qui était jusqu’à présent considérée comme l’annus horribilis.

Pour les autres maladies, l’oïdium a touché principalement les chardonnays sur quelques pourcents. Quant au botrytis, il s’élève de 4 à 10 % en fonction des cépages, mais phénomène rare ces vingt dernières années, les chardonnays ont également été touchés.

Les principaux enseignements à tirer de cette campagne ? Sébastien Debuisson note un usage croissant des produits bios et biocontrôles dont l’efficacité est moindre, un sous dosage du cuivre après trois années faciles, des problèmes de qualité de pulvérisation et de timing de traitement avant la fleur.

Il relève également que le meunier est plus en proie aux dégâts que les autres cépages et les atteintes semblent s’être concentrées dans des secteurs où le mildiou avait déjà été présent les années précédentes. Enfin, le responsable du Comité Champagne pointe la pression sociétale qui culpabilise les vignerons et pourrait restreindre les sorties de pulvérisateurs.

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