Comment commencer un bilan de campagne sans revenir sur la météo 2024 ? Cette dernière a en effet été très favorable au mildiou et n’a donné aucun répit aux vignerons.
La saison de sensibilité de la vigne a enregistré 50 % de jours de pluie, soit une cinquantaine de cycles de mildiou, un chiffre bien supérieur à celui de 2021 et deux fois plus élevé que lors d’une année « classique ». Les températures ont connu de fortes variations, avec des périodes de froid en avril, entraînant des gelées locales, et en juin, pendant la floraison, qui ont parfois provoqué de lourdes coulures, notamment dans l’Aube.
Dès le mois de mai, des orages successifs ont déversé des cumuls de pluie très variables, avec des zones touchées par la grêle, comme sur les secteurs de Passy/Trélou-sur-Marne, des Riceys… Enfin, quelques journées de chaleur intense ont causé des symptômes d’échaudage.
2024 a été une lutte de chaque instant contre le mildiou qui a exercé une pression très forte jusqu’à la fin. On note en premier lieu l’impact des cumuls de pluie sur les rendements, notamment dans les stratégies bio où le cuivre, produit de contact, donc sensible au lessivage et à la dilution par la pousse, est le pilier de la protection. Généralement, une perte plus importante due au mildiou est constatée dans les secteurs qui ont été les plus arrosés.
Lors des années à forte pression mildiou, on observe des sensibilités parcellaires différentes pour des vignes pourtant traitées sur le même circuit, voire au sein d’une même parcelle (humidité, sol…). Une différence est également observée entre cépages/précocités des parcelles, avec souvent des Chardonnays plus touchés sur le début de la campagne (grappes en crosse observées dès le mois de mai) et les cépages noirs bien plus impactés par les contaminations du mois de juillet (fortes sorties de rot-brun dues aux orages entre le 11 et le 15).
La difficulté de l’année se reflète au niveau des pratiques puisqu’en stratégie conventionnelle ce sont 13,6 passages anti-mildiou qui ont été réalisés en moyenne (contre 11,5 en 2021) et 19,5 passages en bio (contre 16,2 en 2021) (chiffres GDV/CA51).
Les réunions de bilan de campagne avec les adhérents des GDV/GEDV de la Marne, Aube et Aisne ont permis d’échanger sur les expériences de chacun, d’identifier des facteurs de réussite comme la qualité de pulvérisation et le choix des spécialités utilisées qui a parfois été déterminant, et de prendre note de pistes de travail pour la suite (essais d’adjuvants et de solutions alternatives pour renforcer les programmes
Céline Jolibois Lefevre,Sébastien Carré, Laurie Jarzabek
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