A l’issue de l’assemblée générale annuelle de l’Association viticole champenoise, le 6 décembre, et juste avant le repas traditionnel, les coprésidents du Comité Champagne ont adressé leur discours à l’ensemble des opérateurs champenois. Nous en relatons ici les principaux extraits. Maxime Toubart a d’emblée rappelé “le rêve de nos prédécesseurs d’une production protégée. Ils se…
Maxime Toubart : “La question de nos rêves”
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"Nous avons créé le label Viticulture durable en Champagne afin de porter plus haut les couleurs des vins de Champagne. Ne manquons pas cette opportunité.""Comment ? Avec l'excellence de nos vins ? Bien sûr, mais ce n'est plus suffisant : l'excellence de nos vins en minimisant notre empreinte environnementale. Qu'attendons-nous pour supprimer l'emploi des herbicides dans notre beau vignoble de Champagne ? Vous savez encore mieux que moi qu'une telle évolution ne se fait pas en un jour, que le passage de la non-culture à une maîtrise mécanique de l'herbe demande de l'expérience, une courbe d'apprentissage, d'observation de son vignoble, car les années se suivent et ne se ressemblent pas. Cela demandera de la présence dans les vignes, des prises de décision en fonction du risque encouru, un vrai travail d'expert, d'artiste même. Cela a un coût et ce sont des contraintes supplémentaires. Ce sont aussi des opportunités de revenus supplémentaires, dans la mesure où nous aurons été capables de transformer ces savoir-faire nouveaux en une amélioration de l'image de notre appellation et de nos vins.C'est l'enrichissement de cette image qui nous permet d'augmenter nos prix de vente. C'est possible, j'en veux pour preuve ce que les bio ont été capables de faire. Alors pourquoi pas les vignerons certifiés Viticulture durable en Champagne ? Nous avons créé ce label afin de porter plus haut les couleurs des vins de Champagne. Ne manquons pas cette opportunité." "Une démarche d'AOC, c'est une démarche collective dans une direction donnée. Nous avons pris celle de l'excellence en Champagne. Donnons-nous les moyens de nos ambitions et ne tolérons plus en 2018 les comportements aberrants, destructeurs de valeur pour la collectivité. J'ai bon espoir que nous puissions aboutir à des propositions d'amélioration, comme, par exemple, la mesure obligatoire de l'acide gluconique sur toutes les caisses, ou de tout autre indicateur de l'état sanitaire des raisins. J'espère que nous aurons le courage de les mettre en place. C'est mon vœu le plus cher et je sais que c'est aussi celui de Maxime Toubart. Nous ne pouvons pas avoir une démarche de progrès sans une ambition collective renouvelée, enrichie : une appellation, ce n'est pas le plus petit dénominateur commun, cela doit être le consensus autour des pratiques de ceux qui vont de l'avant." Le coprésident du Comité Champagne a ensuite parlé de communication : "La communication intelligente de chacun, qui représente une puissance de feu considérable, peut-être accompagnée d'une communication collective. Je l'ai déjà dit à cette tribune : les Maisons ne sont pas opposées à une communication collective qui n'aurait pas pour but de vendre plus, mais d'enrichir l'image de l'appellation par notre terroir, notre territoire et notre savoir-faire. Avec d'autres mesures, y compris des mesures d'améliorations qualitatives, cela peut faire partie d'un plan de progrès qui nous fera avancer collectivement dans cette quête permanente de l'excellence."
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