Le marché US est devenu le premier marché en valeur pour les expéditions de champagne. Son potentiel de consommateurs, en nombre, en fera logiquement un jour ou l’autre le premier marché également en volume. Pourtant, les USA sont l’un des deux seuls grands pays du monde, avec la Russie, à ne toujours pas reconnaître officiellement…
Aux Etats-Unis, la longue marche de la reconnaissance

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Plusieurs décennies de négociations et de sensibilisation du Comité Champagne
Au sein de l'interprofession champenoise, on a toujours pensé que la négociation bilatérale (d'Etat à Etat ou via l'Union européenne) était le moyen le plus efficace pour obtenir la reconnaissance de l'appellation. C'est ainsi que des pays comme l'Australie, le Canada ou l'Afrique du Sud ont accepté de protéger l'AOC. Entre 1984 et 2006, le Comité Champagne est intervenu pour tenter d'obtenir la reconnaissance américaine lors de négociations qui n'ont finalement pas abouti. Le Comité a alors changé de stratégie, en optant pour l'action collective avec d'autres régions, y compris américaines, via la Wine origins alliance (Alliance des vins d'origine), qui a succédé à la Napa Declaration on place (Déclaration sur les lieux d'origine, signée notamment par la Champagne à Napa en juillet 2005). Cette approche a permis "d'américaniser" le message. Par ailleurs, l'interprofession a mis sur pied une communication spécifique à partir de 2006, visant à toucher directement les consommateurs américains en les sensibilisant aux lieux d'origine de production, comme la campagne ci-contre qui évoque un "homard du Maine originaire du Kansas" pour rappeler que le champagne ne vient que de Champagne, France. En 2013, le début des négociations sur l'accord TTIP (Transatlantic trade and investment partnership) a été vu comme une bonne opportunité par le Comité Champagne pour reconnaître et protéger définitivement l'appellation. A peine était-il élu à la Maison Blanche que Donald Trump rangeait (temporairement ?) l'accord au placard. Quoi qu'il en soit, le Comité Champagne continue de travailler avec l'objectif de faire reconnaître l'AOC aux Etats-Unis, en s'appuyant sur trois piliers : aider la Commission européenne en fournissant des études et des données, envoyer des spécialistes lors des négociations bilatérales et fournir des arguments solides, continuer et renforcer l'action avec l'Alliance des vins d'origine.Trois questions à Jennifer Hall, représentante du Bureau du champagne aux USA

<h3><strong>En Russie, "champanskoye" est perçu comme un terme générique</strong></h3>
Si la Russie est considérée comme un petit pays producteur de vins (moins de 100 000 ha de vigne plantés, contre près de 800 000 ha en France), il s'agit d'un grand pays producteur et consommateur de sparkling. Les Russes importent de nombreux vins mousseux, de partout (champagne, asti, crémants, cava…) et depuis longtemps. Les liens entre les tsars et certaines grandes maisons de champagne y sont d'ailleurs pour quelque chose, au point que la consommation de bulles fait partie de la gastronomie russe. Côté production locale, les vignobles russes permettent d'approvisionner environ la moitié des besoins. L'autre moitié provient de moûts achetés en dehors des frontières, bien souvent dans les anciennes républiques de l'Union soviétique et les anciens pays dits satellites. Avec un peu plus de 200 millions de bouteilles produites par an, la Russie est le quatrième pays producteur de vins effervescents dans le monde.
La problématique de la protection de l'appellation Champagne en Russie concerne de fait surtout le caractère générique associé au terme "champanskoye". Pour de nombreux consommateurs russes, "champanskoye" prend le sens de vin mousseux, et pas de vin originaire de l'appellation Champagne.
Les producteurs russes ne peuvent pas jouer du détournement de notoriété à l'export, puisque la Russie s'est engagée auprès de l'Union européenne à ne pas diffuser sa production de vin à l'étranger. Mais ce qui semble être à première vue un avantage pour le champagne cache un problème : en n'exposant pas leurs vins à l'extérieur de leurs frontières, les producteurs viticoles russes ne sont pas sensibilisés à la question de la protection d'origine.
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