Plan carbone : sur la bonne trajectoire
Alors qu’un débat vient de s’instaurer en France autour de la notion de “neutralité carbone”, la Champagne a intégré depuis 2003 l’ambition du “Facteur 4”, qui consiste à réduire de - 75 % ses émissions de carbone d’ici 2050. Il s’agit d’un objectif à long terme qui passe par des étapes intermédiaires.
Une nouvelle feuille de route vient-elle d’être tracée fixant un objectif de réduction de - 25 % en 2025. Cet objectif ne semble pas utopique compte tenu des résultats obtenus en agissant sur tous les leviers autour de trois grands thèmes : eau, biodiversité et carbone. Entre 2003 et 2013, la Champagne a réduit son empreinte carbone de - 7 % alors que son volume d’activité et son chiffre d’affaires progressaient. « En l’espace de 5 ans, entre 2013 et 2018, nous sommes passés à – 14 % ! », signale Pierre Naviaux, en charge de ce dossier au Comité Champagne. « Sur la première période, la généralisation de la bouteille allégée, la réduction des intrants et des fertilisants, l’évolution des moyens de lutte contre le gel, l’optimisation des process en œnologie, etc. ont participé à la réduction de nos émissions de GES (gaz à effet de serre). Mais, a contrario, la Champagne a consommé plus de carburant du fait de l’augmentation du travail du sol, des défrichements, du renouveau du parc de matériel, de la croissance du fret liée au développement à l’export. » Pour lui, on ne peut pas gagner sur tous les fronts à la fois et il est nécessaire de mobiliser les partenaires (distilleries pour la transformation de sous-produits, fournisseurs pour limiter les emballages, etc.) afin de « s’inscrire dans une logique d’économie circulaire ».
Pour ce faire, en 2015, un forum carbone a réuni toutes les parties prenantes. Il en est ressorti 350 idées d’actions, certaines assez disruptives. « 93 actions ont été inscrites dans notre 2
e plan d’action carbone. Une dynamique s’est créée avec des objectifs partagés et l’on voit que les résultats enregistrés en 2018 confirment la bonne trajectoire initiée ». Pour mesurer leur empreinte carbone, les vignerons disposent depuis 2008 d’un logiciel de calcul, gratuit, sur le site du CIVC . Tandis que la Champagne mesure les progrès collectifs, chacun peut donc effectuer un diagnostic individuel afin de continuer sa progression et pourquoi pas atteindre l’objectif « zéro carbone ». Récemment, le Champagne Drappier y est parvenu. Lors de l’assemblée de l’AVC, Michel Drappier a, sereinement, expliqué sa façon d’y arriver dans une vidéo mettant également en valeur d’autres expériences exemplaires.