La filière viticole a des atouts puissants et la Région sait son poids économique. Elle entend les « conforter et les renforcer » en apportant son soutien aux professionnels. Le contrat de filière viticulture finalisé et signé juste avant la fin 2019 doit servir de « catalyseur et d’accélérateur de projets », selon le président Rottner, lequel veut accompagner les opérateurs sur le chemin de la durabilité, entre autres.
C’est fait ! Les interprofessions viticoles du Grand Est (Comité Champagne, SGV, Conseil Interprofessionnel des vins d’Alsace, Association des Viticulteurs d’Alsace, AOC Côtes de Toul, AOC Moselle, IGP Côtes de Meuse) ont toutes paraphé un document très attendu : le contrat de filière viticulture du Grand Est 2019-2021. La cérémonie s’est déroulée à Metz dans l’hémicycle du conseil régional, sous la présidence de Jean Rottner et en présence, à ses côtés, de Pascale Gaillot, vice-présidente de la Région en charge de l’Agriculture et de la Viticulture, et de Jackie Helfgott, président de la commission Tourisme. La Champagne était représentée par Jean-Marie-Barillère, co-président de l’interprofession et par Dominique Babé, représentant Maxime Toubart, président du SGV.
Nous reviendrons plus en détail dans notre prochain numéro sur les engagements contenus dans ce plan programmé sur trois ans qui pose « les orientations stratégiques et les priorités d’actions à mener » ressorties du travail accompli par les professionnels du vin avec les élus régionaux, en lien avec les services de l’Etat (DRAAF).
Accompagner la transition, pas faire de révolution
En résumé, ces « défis relevés collectivement » (dixit Jean Rottner) reposent sur trois grands axes : 1 – Compétitivité et durabilité des exploitations viticoles ; 2 – Export ; 3 – Œnotourisme.
En ce qui concerne le premier défi, le président du conseil régional a rappelé que la filière était à un tournant et qu’il fallait « l’accompagner dans la transition, mais certainement pas faire de révolution ». Sur ce point, sa collègue Pascale Gaillot a tenu à saluer les efforts entrepris à l’échelle des vignobles du Grand Est : tous ont pris la décision de « réduire à néant l’utilisation des herbicides chimiques à l’horizon 2025. Un enjeu porté par quelque 20 000 exploitations, qui est sans précédent en France à une telle échelle », a-t-elle appuyé.
Rappelant que les vins et spiritueux constituaient le 3e poste économique du pays (après l’aéronautique et le luxe), Jean-Marie Barillère a insisté, au regard de la situation des ventes observée dans l’Hexagone, à aller chercher de la croissance sur les marchés extérieurs, dans des pays lointains. Aussi a-t-il apprécié le « plus » qu’apporte la Région Grand Est pour relever ce challenge, en dépit des risques géopolitiques. Considérant que l’œnotourisme pouvait être « la cerise sur le gâteau », Jackie Helfgott a salué un dynamisme nouveau en la matière : « Nous avions des territoires viticoles qui vivaient leur vie de manière séparée. Grâce à la grande région, la rencontre s’est faite et les échanges vont s’intensifier. » Dans ce domaine du tourisme comme dans tous les autres, Jean Rottner s’est dit persuadé que le contrat de filière sera « un catalyseur et un accélérateur de projets. »