Le 11 février, le Syndicat général des Vignerons a saisi l’opportunité des grands salons parisiens – Wine Paris et Vinexpo, rassemblés cette fois sous le même toit du Parc des expositions de la Porte de Versailles – pour tenir un Bureau décentralisé dans la capitale et pour réunir le soir même plusieurs députés et sénateurs élus en Champagne autour d’un dîner convivial. L’occasion de poursuivre et solidifier les échanges noués au fil des mois, le plus souvent au gré d’événements politiques nationaux et internationaux qui impactent l’activité vitivinicole et le territoire.
Entouré de plusieurs administrateurs du Syndicat, le président Maxime Toubart, était d’heureux, au terme d’une journée passée sur l’événement commercial international Wine Paris-Vinexpo 2020, de pouvoir accueillir les parlementaires de Champagne pour un moment de convivialité autour d’un dîner dans un restaurant parisien. Une fois de plus, les échanges ont été féconds entre les représentants du SGV et des élus de la République, toujours très à l’écoute des préoccupations des professionnels champenois.
Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cette rencontre, mais le dossier qui aura certainement le plus largement occupé les débats aura porté sur le contexte international. La politique de Donald Trump et surtout les admonestations du Président américain provoquent des remous et suscitent de vives inquiétudes à espaces réguliers. La fameuse Taxe Trump est donc revenue sur la table. De part et d’autre, on s’est félicité de la réaction déclenchée face à ce projet faisant du vin et du champagne (entre autres) des « victimes collatérales » d’un conflit transatlantique dont ils ne sont pas à l’origine. Tant au sein du SGV que dans les rangs des élus, on s’est mobilisé afin d’endiguer cette déferlante aux conséquences néfastes pour la filière.
Emmanuel Macron interpellé
Justement, pour défendre un pan majeur de l’économie régionale (mais aussi nationale !) et plaider la cause des professionnels champenois au plus haut niveau de l’Etat, une nouvelle fois, seize députés et sénateurs de Champagne ont cosigné fin janvier un courrier commun adressé à Emmanuel Macron. Cette missive transmise au président de la République lui demandait ouvertement de « dissuader le gouvernement américain de s’attaquer à nouveau aux vins français en appliquant une taxe sur les vins mousseux et effervescents en représailles de la mise en place, par la France, de la taxe sur les géants du numérique ».
Prenant leur plume le 24 janvier, ils n’ont pas manqué de saluer alors le « signal de détente intéressant » observé quelques jours plus tôt entre le chef de l’Etat français et son homologue étasunien. Les menaces de sanctions mutuelles étaient suspendues après l’ouverture de négociations certes tardives mais bienvenues. Un simple sursis ?
« Vous semblez avoir acté de prolonger jusqu’à la fin de l’année les discussions sur la taxation des entreprises du numérique, de trouver une solution dans un cadre international et d’éviter une guerre commerciale qui ne serait bénéfique pour personne », relevaient les parlementaires, prompts à rappeler au président de la République l’importance du marché américain pour l’économie champenoise (cf notre numéro 864 de février 2020), notamment. « Sans les vins et les spiritueux, la France aurait un déficit commercial agricole de plus de 6 milliards d’euros. Le secteur viti-vinicole, notamment champenois, tire la croissance et la compétitivité de notre pays », appuyaient-ils dans ce courrier pour le moins énergique. « Nous, parlementaires de Champagne, nous demandons de maintenir la pression et de défendre les intérêts économiques hexagonaux », concluaient-ils.