Des perspectives de développement « optimistes »

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Tout n’est pas rose, mais les vignerons bio champenois ont des motifs de satisfaction qu’ils ont exprimés lors de leur AG annuelle. Les chiffres d’évolution de la production – cap des 1000 ha désormais franchi – et les perspectives de développement de la filière leur font voir la vie en vert.

Chez les « Bio » de Champagne, il existe de réels motifs de satisfaction et le président de l’ACB les a relevés dans son rapport moral, lors de la dernière assemblée générale de l’association tenue dans l’Aube, à Bar-sur-Seine. Dans les locaux de l’Union Auboise, Pascal Doquet a évoqué la structuration de la filière Champagne Bio avec l’arrivée de Justine Cnudde, en charge de la coordination des différents acteurs. « Le partage d’expériences fait que les perspectives générales de développement sont de plus en plus optimistes. Les vignerons bio, avec leurs vins qui parcourent le monde, sont attractifs, tant au niveau de la viticulture, de la vinification, qu’au niveau commercial », estime-t-il, prompt à rappeler que « travailler en bio, c’est revenir sur les fondements de l’agronomie ».

Abordant la question de la prophylaxie, il se réjouit des évolutions en cours : « On parle de plus en plus souvent de vignes hautes et semi-larges. Je pense qu’il faut que nous changions nos modes de conduite en pensant avant tout autre chose à l’état sanitaire de la vigne, en offrant à la vigne les meilleures conditions pour lui assurer un développement équilibré. »

Le cuivre dans les ZNT

Incitant ses collègues à se porter candidat aux élections dans les instances professionnelles, il souhaite que l’organisation syndicale « défende de plus en plus l’AB », et souligne au passage l’intervention du SGV, favorable à l’utilisation du cuivre dans les Zones de non traitement (ZNT). « Au sujet de la problématique des traitements proches des habitations, le décret du gouvernement instituant des ZNT riverains ne satisfait personne. Les associations environnementales ne sont pas satisfaites des distances, les vignerons et les agriculteurs ne comprennent pas ce qui leur arrive. Notre réseau FNAB et France Vin Bio ont soutenu auprès des ministères une position demandant la non-instauration de ZNT pour les produits utilisables en Agriculture Biologique. Je constate que le syndicat a également fait le choix de soutenir l’utilisation du cuivre dans les ZNT. Les dernières infos du ministère semblent valider que les produits autorisés en AB resteront pour le moment utilisables dans les Zones de non traitement. », a-t-il déclaré.

Le cuivre a occupé une large partie des propos de Pascal Doquet, pour qui, avec les nouvelles contraintes imposées par le gouvernement, se dessine une évolution possible chez les vignerons conventionnels : « Dans les ZNT, nous allons pouvoir utiliser le cuivre. Les vignerons conventionnels vont devoir y changer leur manière de faire. Il y a des coopératives qui s’organisent déjà pour trouver des prestataires qui vont traiter dans toutes ces zones à proximité des riverains. Cela va représenter une mise en expérience chez chaque vigneron conventionnel concerné. Je vois cela comme une chance de faire évoluer les pratiques et les consciences ».

Côté sujets qui fâchent – il y en avait également -, le président de l’ACB a évoqué la question de la mixité de la production. « Il en va de l’avenir de notre certification de rester crédible par le contrôle sans ambiguïté de la production. » Pour ce qui est de la problématique de l’usurpation, il a laissé le soin à Colette Bonnet, en charge de la commission ad hoc, d’effectuer les rappels (à la loi) nécessaires. Ce à quoi elle s’est employée avec sa détermination habituelle.

Les coop accélèrent sur le bio

Ce n’est pas totalement un hasard si, cette fois, l’AG de l’ACB s’est tenue dans la salle de réunion d’une union de coopératives. L’Union Auboise – Champagne Devaux est « sympathisante » de l’ACB depuis 2018. En préambule aux travaux, son DG, Pascal Dubois, a mis l’accent sur le projet de son entreprise de développer ce qu’il appelle « La Route du bio ». La coopérative accompagne déjà 12 exploitations conduites en agriculture biologique, dont 4 en conversion, soit 60 hectares en AB. Ce travail va permettre à Devaux de commercialiser une cuvée bio – « Cœur des Bar » - qui a déjà deux années de cave. Selon lui, « elle sera positionnée dans les cuvées haut de gamme » d’une marque qui produit déjà 700 000 bouteilles issues de la certification VDC. Il s’agit de « prendre le virage environnemental attendu par les consommateurs. Ce ne sont pas quelques-uns qui sont en avance, mais la Champagne qui est en retard », remarque-t-il, décidé à aller de l’avant. Egalement présent, le responsable Vignes et Vin chez Nicolas Feuillatte, Etienne Eteneau, a rappelé que les premières vinifications en bio au sein du Centre vinicole de Chouilly remontent à 2009. Et, depuis 2011, Nicolas Feuillatte commercialise une cuvée bio réservée aux marchés nordiques, baptisée « Fondamentale ». « Un plan d’actions est en place, destiné à favoriser des conversions chez les adhérents du CV-CNF ». Soucieux de mettre les « différents acteurs en relation » au sein de la filière, le président Doquet a salué cette dynamique : « Les coopératives deviennent motrices dans ce mouvement vers l’AB, via la sensibilisation de leurs adhérents. Nous sommes très heureux qu’elles s’engagent également à travers leurs marques de distribution. » Ph.S.

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