Voie verte, Unesco, randos intra-muros… Chemins de traverse
L’idée de tracer un axe entre Les Riceys et Essoyes, deux pôles importants de la Côte des Bar, a pris forme dans la tête des premiers magistrats de ces deux communes, tous deux vignerons de profession. Laurent Noirot et Thierry Mercuzot s’appuient pour ce faire sur la trame de l’ancienne liaison ferroviaire Les Riceys-Cunfin, abandonnée depuis des décennies (fermeture de la ligne en 1949, déclassement en 1952). « Les rails ont disparu, mais l’emprise de cette voie ferrée existe toujours. Ce foncier est la propriété du conseil départemental », explique Arnaud Lamoureux, délégué au tourisme et à la culture au sein de la municipalité ricetonne. « Le projet imaginé vise à relier nos deux localités en créant une voie verte dédiée à la randonnée pédestre, cycliste et équestre. En ce sens, nous nous inscririons pleinement dans la démarche du slow tourisme responsable, portée et déployée sur le territoire aubois par le Comité départemental de tourisme », précise-t-il.
L’ex-tortillard de la Côte des Bar, baptisé le « Tacot » par les locaux dès ses premières rotations en 1901, a longtemps servi au transport de barriques de vins, de grumes de bois ou d’ouvrages de ferronnerie réalisés naguère aux Riceys. Sur ce parcours d’une vingtaine de kilomètres, les touristes en quête de paysages verdoyants, de villages animés et de caves viticoles trouveraient leur bonheur, au bon air.
Bien vivre ensemble
Arnaud Lamoureux rêve même à haute voix de renouer en certains endroits avec les guinguettes qui ont tant inspiré le célèbre peintre essoyen de cœur, Pierre-Auguste Renoir.
« Notre volonté est de pouvoir conserver nos visiteurs quelques jours dans le secteur, les inciter à aller à la rencontre des vignerons dans les villages champenois alentour et à profiter des richesses patrimoniales et culturelles en se projetant jusqu’à Essoyes, mais pas seulement. Quand on trace au compas un cercle autour des Riceys, les possibilités d’excursions sont multiples et diverses à moins de 45 minutes de route : abbayes de Clairvaux, de Molesme, de Fontenay, Mémorial De Gaulle à Colombé-les-deux-Eglises, Trésor de Vix à Châtillon, Mise au tombeau de Chaource, Musée de la Résistance de Mussy, vignobles du Tonnerois et de Chablis, grands lacs de Champagne, etc. Sans oublier Troyes, joyau médiéval !
Notre centre œnotouristique peut et doit constituer un point d’ancrage permettant de rayonner dans toutes ces directions, entre Champagne et Bourgogne », assure-t-il. Evidemment, cette liste n’est pas exhaustive et l’élu riceton entend aussi donner l’envie aux touristes d’arpenter de long en large le plus vaste terroir de Champagne. « Nous allons vite remettre en valeur les circuits de promenade intra-muros qui donnent à voir 26 monuments classés, le château, des chapelles, des lavoirs, des puits, de jolies façades de maisons… Renforcer l’accessibilité et remettre en valeur l’existant profitera aux gens de passage mais aussi aux habitants de la commune. Le bien vivre ensemble est un enjeu pour nous ». Des totems explicatifs à créer doivent permettre de rappeler l’histoire des lieux et de faire œuvre pédagogique.
Ph.S.