Ce cru fait partie de la région viticole de la vallée du Surmelin. La commune de Baulne devient Baulne-en-Brie en 1922, du nom de l’unité paysagère de la Brie, cette plaine imperméable s’élevant d’ouest en est et découpée par de nombreuses rivières.
Le toponyme de Baulne renvoie à la ferme ou la terre de Belenos, nom de la divinité gauloise signifiant brillant ou éclatant, à rapprocher certainement de la présence des eaux claires du secteur. En effet, les Celtes s’établissaient autour de cours d’eau qu’ils vénéraient comme des divinités créatrices et protectrices. Belenos incarne la lumière du soleil qui caresse la surface de la Terre. Il annonce le printemps, le retour à la vie.
Le vignoble de Baulne occupe 100,20 ha du versant de coteau situé sur la rive droite de la rivière. Ce versant s’étend sur près de 5 km du sud-est au nord-ouest, juste incisé par le fossé des Érables qui offre un rentrant occupé par la vigne au niveau des Rougis, avec une exposition vers le sud-est. Au nord de ce fossé, la vigne est installée entre 122 m et 185 m d’altitude, sur une pente à 24 % marquée par un replat à 142 m et une inflexion de terrain à 162 m, la vigne regarde vers le sud-ouest.
Au sud du fossé, la vigne est installée entre 123 m et 190 m d’altitude sur une pente variant de 12 à 30 %, avec une inflexion de terrain également marquée vers 160 m. Le finage est ponctué par de nombreux hameaux et fermes dont certains étaient plantés en vigne en 1888 pour un total de 40 hectares (Glapiers, Beauregard, Grande Fontaine).
Un Meunier sous influences argilomarneuses
Aujourd’hui, le vignoble est dominé par le Meunier (79 %), suivi par le Pinot noir et le Chardonnay. Il débute avec la pente du versant sur des bancs calcaires et argilomarneux lagunocontinentaux du Lutétien supérieur, surmontés par des argiles, marnes vertes et calcaires argileux du Bartonien.
Au Ludien se déposent des calcaires et des marnes à Pholadomya ludensis (mollusque bivalve d’eau douce), puis des bancs calcaires dont la silicification renforce leur résistance à l’érosion permettant d’armer le rebord du plateau. Le plateau est constitué par des argiles à meulières surmontées par des limons très argileux et profonds. L’érosion quaternaire a remanié la surface du versant par des mouvements de terrain et des dépôts de pente (éboulis, éclats de meulières, limons argileux) particulièrement accumulés dans la moitié inférieure du coteau.
Le Meunier de Baulne est marqué par les influences argilomarneuses qui l’orientent vers une expression tactile sphérique avec une substance fruitée charnue aux notes de pomme chaude, d’amande, de framboise, de mirabelle, de cumin, ou encore de fenouil. Les calcaires argileux ramènent de la fraîcheur aux notes d’orange, de fruit de la passion, ou d’ananas. Ces nuances sont mises à profit pour des cuvées monocru, ou dans des assemblages avec d’autres crus des vallées du Surmelin et de la Marne.
Le mois de mars se prête aux harmonies culinaires avec la typicité du secteur : salade d’avocat au maquereau fumé, œuf cocotte aux épinards et feta, blanquette de la mer au cabillaud, curry de chou kale et pommes de terre aux noix de cajou, carottes tandoori au yaourt grec, poulet à la moutarde et pommes dauphine, onglet de bœuf sauté aux agrumes et riz aux épices, langres, coulommiers, sabayon aux agrumes, panna cotta à la mangue…
Cette année, l’équinoxe de printemps démarre le 20 mars à 10 h 01 et 25 secondes, soit l’heure de faire sauter les bouchons puisque, comme le disait Galilée en son temps, « le vin, c’est la lumière du soleil captive dans l’eau. ». Joyeux printemps !