De la force et de la résilience

3/01/22

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur :

Une année se termine à peine qu’une nouvelle campagne culturale se profile déjà. « Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage », écrivait Nicolas Boileau, l’homme de Lettres contemporain de Dom Pérignon.
Nous sommes les héritiers d’un cycle ancestral. Comme à chaque début d’année et comme nos aïeuls avant nous le faisaient, nous allons préparer nos vignes à produire le meilleur mais sans avoir la moindre idée de ce que réserve la météo à nos raisins ni les marchés à nos vins.

Nos métiers demandent de la passion, de la confiance et une bonne dose de résilience.
Personne n’a la prétention de vouloir s’affranchir des aléas météorologiques ou des crises économiques, et les deux dernières années nous l’ont bien rappelé. Mais notre chance, et il faut bien en avoir conscience, est d’appartenir à une appellation qui a su se structurer autour de valeurs collectives fortes et protectrices.
Par un système original d’autogestion au sein de l’interprofession, nous avons construit des outils de régulation qui nous permettent de traverser la plupart des difficultés sans casse majeure.
Nous maîtrisons les plantations pour protéger notre vignoble, nous maîtrisons les rendements pour garantir nos revenus et grâce à la réserve individuelle, nous avons notre assurance récolte enviée par toutes les autres appellations.

Votre Syndicat met en œuvre toute son influence pour préserver ces acquis historiques, et la tâche n’est pas facile face à ces surenchères de règlements et d’interdictions qui sont bien loin des réalités du terrain.
Cette influence et cette force de négociation tiennent dans la cohésion de tous les professionnels du vignoble autour des valeurs qui portent nos métiers. Et cela durera tant que nous parlerons d’une seule voix pour l’intérêt de tous. Je vous rappelle que vous avez un lieu pour vous exprimer, pour débattre et faire progresser notre vignoble : c’est votre section locale. Y investir un peu de temps, c’est montrer à tous notre détermination à préserver notre culture et nos intérêts.

Difficile après une année aussi catastrophique dans les vignes d’aborder l’incontournable volet de l’environnement. Pourtant, nous avons raison de maintenir le cap pour optimiser les intrants, nous avons raison de vous accompagner vers la certification et on peut être fiers d’annoncer que désormais, plus de 54 % des surfaces affichent des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Face à ces attaques inédites de mildiou et d’oïdium, la facilité serait de remettre en question notre engagement environnemental. Mais bien au contraire, il faut garder nos objectifs et poursuivre cette démarche fondamentale pour notre avenir.
L’année passée doit nous interroger sur nos pratiques et nous inciter à être collectivement inventifs.
Il faut perfectionner nos outils d’aide à la décision et se former pour mieux les utiliser. Il faut moderniser notre matériel pour traiter efficacement tout en réduisant les doses. Il faut adapter notre vignoble à l’évolution du climat.
Le monde nous regarde et l’exigence des consommateurs ne fera que croître.
L’avenir est entre nos mains ; c’est à nous de déterminer la qualité du vignoble que nous léguerons à nos enfants.

Je vous souhaite une très belle année. Que la vigne soit saine et que le champagne soit bon.
Plus simplement, je nous souhaite d’être heureux.

Recherche

  • Par tranche de date

Recherches populaires :

Coopératives

Vendanges 2022

Oenotourisme

UNESCO

Viticulture durable

Plus d’articles

Viticulteurs et agriculteurs, tous solidaires

En cette fin d’année 2024, nous sommes partagés entre un sentiment de soulagement et d’inquiétude. La campagne culturale a été rude dans nos vignes, avec une accumulation d’aléas météo qui nous ont donné du fil à retordre. Gel, grêle, pluie, mildiou et même échaudage : la nature ne nous a vraiment pas épargnés...

Préserver l’intégrité de notre Appellation

Deux dossiers majeurs occupent en ce moment notre actualité politique aux échelles nationale et européenne : la fiscalité sur les transmissions intrafamiliales des exploitations, à l’ordre du jour des discussions parlementaires pour le projet de loi de finances 2025, et les autorisations de plantation qui seront débattues à Bruxelles pour la prochaine réforme de la PAC...

Haut les cœurs pour la vendange !

Dans quelques jours, les coups de sécateur résonneront dans l’ensemble de notre chère Appellation. Ce sera l’aboutissement d’une campagne culturale particulièrement éprouvante.

Vous souhaitez voir plus d'articles ?

Abonnez-vous

100% numérique

6€ / mois
72€ / 1 an

Numérique & magazine

80€ / 1 an
150€ / 2 ans

Magazine la Champagne Viticole