Des ultraviolets pour traiter la vigne plus naturellement

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Causes de pertes de rendements et d’inquiétudes grandissantes parmi les vignerons champenois – on l’a encore bien mesuré lors de la diffusion en décembre de l’AG virtuelle de l’AVC – les maladies fongiques telles que l’oïdium, le mildiou ou le botrytis ont peut-être trouvé leur maître avec la technologie innovante développée, testée et approuvée par…

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Principe et méthode d’utilisation

L'exposition aux UV-C (fréquence du spectre lumineux) agit sur la plante comme un signal stimulant la production d’une hormone végétale naturelle, l’acide salicylique. Cette dernière permet à la plante de se protéger efficacement contre ses futurs agresseurs et d’être ainsi plus résistante. La gamme Helios dédiée à la viticulture est déclinée en deux versions. Elle s’adapte aux vignes larges ou étroites. Le montage des panneaux est aisé tant sur tracteur interligne que sur enjambeur. La vitesse de traitement se situe entre 3 et 4 km/h. La période d’utilisation couvre la période végétale : dès 2 à 3 feuilles jusqu’à la fin de fermeture de la grappe. Le nombre de passages préconisé est tous les 10 jours environ.  

Trois questions à Michel Jacob, expérimentateur dans l’Aube : « Et la lumière fut ! »

Le dirigeant du Champagne Serge Mathieu à Avirey-Lingey, a procédé en 2020 à la campagne d’essais lancée par UV Boosting avec du matériel de présérie dans plusieurs vignobles de l’Hexagone (Bordelais, Bourgogne, Val de Loire…). Curieux de tout et surtout de progrès, attentif à la protection de la biodiversité et de la santé de chacun, Michel Jacob avoue avoir été assez impressionné par les résultats encourageants obtenus d’emblée dans ses parcelles.

©Ph.-Schilde

Pourquoi avez-vous opté pour cette technologie testée dans vos rangs de pinots noirs situés dans la Côte des Bar ? A mes yeux, dans la lutte contre les agents pathogènes de la vigne, il n’y a pas eu de vraie révolution depuis 50 ans. Je pense que le traitement par UV-C représente une toute nouvelle manière d’agir contre des maladies dont on voit bien qu’elles n’ont de cesse de se répandre. Faire appel à la lumière, aux ultraviolets en l’occurrence, c’est innovant. C'est un changement de paradigme. Nous devons explorer des chemins différents dès lors qu’ils permettent de tendre vers un objectif commun. Ici vers un plus grand respect des sols, de l’eau, de l’air… De la nature, tout simplement ! Avec cette technologie, pas de dérives, ni de résidus après passage ! Vous êtes en conversion bio et vous avez souhaité expérimenter les flashs UV combinés à des produits de biocontrôle à bases de plantes… C’est une piste de réflexion qui peut s’avérer utile pour l’avenir que celle de faire jouer les synergies, de combiner différentes solutions de lutte contre les maladies. Concernant le mildiou, les essais réalisés sur notre domaine ont donné des résultats satisfaisants. Personnellement, n’étant pas un grand fan de cuivre dans les vignes, mon objectif est de pouvoir l’exempter totalement d’ici 2, 3 ou 4 ans. Je ne crois pas qu’il y ait de recette unique. Pour l’épandage des solutions de biocontrole couplés aux ultraviolets vous n’avez pas hésité à recourir au drone. Une autre révolution possible dans les vignes ? Il faut toujours affiner et avancer. En faisant appel à une société haut-marnaise, à son pilote et à un drone bien adapté à l’épandage, j’ai trouvé une formule qui permet de bien cibler, au moment de la véraison, l’aspersion des biostimulants (à base de prêle, osier, huile essentielle d’orange) qui jouent aussi leur rôle d’éliciteur. Autre avantage non négligeable du recours au drone, on évite le tassement des sols.

Ph.S.

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