Des viticultrices motivées et engagées pour cultiver le bien-être en Champagne

Lors de son assemblée générale organisée le 15 mars, la Commission des Viticultrices a montré toute l’énergie qu’elle consacre à améliorer la vie des Champenoises et de leur entourage dans leurs exploitations.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Guillaume Perrin

Partager « des idées et des solutions pour simplifier la gestion des exploitations », tel est le credo du moment pour la Commission des Viticultrices de la Champagne. Ce thème, qui était au centre de leur assemblée générale qui se tenait le 15 mars à Vertus, continue à mettre l’accent sur l’humain, « ce qui fonde notre collectif champenois, ce qui lui donne du sens », selon les termes employés par Séverine Couvreur, présidente de la Commission.

« L’humain est au cœur de cette équation dans le monde viticole et plus largement agricole : c’est bien sûr le chef d’exploitation, mais c’est aussi ses salariés, sa famille, son entourage. Prendre soin de l’humain, c’est participer à la nécessaire transformation ou adaptation de notre modèle. Il n’est pas rare d’entendre des vigneronnes et des vignerons dire qu’ils passent maintenant plus de temps derrière leur ordinateur que dans leur vigne ou dans leur cave. »

C’est pourquoi la Commission des Viticultrices a choisi de mettre en avant une double thématique en 2024, « Simplification et mutualisation des outils et des hommes : oser et réussir ». « Parce qu’elle touche directement au bien-être de l’humain sur l’exploitation. Les changements, les adaptations auxquels nous devons faire face s’accompagnent d’une perte de sens du métier par surcharge administrative, pression réglementaire. »

Un constat partagé par Maxime Toubart, président du SGV, en clôture de l’assemblée générale : « Je sens parfois une détresse chez certains d’entre nous. Quand le plaisir passe après la contrainte et l’obligation, ça peut être mal vécu. Parfois je doute de ces cadences infernales sur l’environnement, sur le social, sur l’humain, sur l’obligation de plaisir dans ce que l’on fait. Quand on voit la masse administrative et l’obligation de se justifier en permanence, c’est compliqué. »

 

Proximité et collectif

Comme le montre le thème choisi cette année, il s’agit pour les Viticultrices de mettre en œuvre trois priorités : « Attirer des femmes vers nos métiers, adapter l’outil de production aux femmes, et développer le bien-être sur l’exploitation aussi bien d’un point de vue physique que psychologique. »

Pour ces trois exemples, la présidente a souhaité préciser que ces améliorations ne concernaient pas seulement un public féminin. Ce vœu d’inclusivité concerne évidemment toute la Champagne : Nathalie de Coninck, vice-présidente Aisne, a appuyé le vœu de la Commission : « nous tenons à aller dans chaque département et rester en proximité. »

Lucie Virey, vice-présidente Aube, a présenté les formations organisées en partenariat avec Kiné Form et Santé afin de « répéter régulièrement les bons gestes (…) pour ménager notre corps ».

Les viticultrices jouent collectif et le font savoir, comme lors de la Foire de Châlons : « Nous avons constaté que nous avions beaucoup de sujets et dossiers en commun avec nos collègues agricultrices », tels que l’installation, l’adaptation des pratiques et des outils, a souligné Caroline Sanchez, secrétaire générale.

En ce qui concerne les aspects du quotidien propres aux viticultrices, comme le statut de la femme dans les exploitations, la retraite ou encore le bien-être au travail, un groupe de travail se penche actuellement sur des questions sociales, à commencer par le divorce. Par ailleurs, une refonte des documents édités il y a 10 ans est prévue pour faire face aux enjeux administratifs, a annoncé Édith Valentin, trésorière.

Corinne Selosse, vice-présidente Marne, est quant à elle revenue sur la lutte contre le mal-être au travail, qui a fait l’objet d’une présentation audiovisuelle : « La Commission des Viticultrices est vraiment inspirée par les travaux (de la MSA, NDLR) pour lutter contre ce fléau. »

Fort heureusement, des solutions existent pour améliorer le quotidien au sein de l’exploitation : la réponse peut aussi bien être matérielle que personnelle, comme l’a démontré la table ronde qui a suivi l’assemblée générale.

Oser la simplification

La seconde partie de cette assemblée était dédiée à une table ronde sur la « Simplification et la mutualisation des outils et des hommes. »

« La gestion des exploitations s’est beaucoup complexifiée ces dernières années. (…) Il s’agit pour notre Commission de proposer aux vigneronnes et vignerons des solutions pratiques de simplification et de mutualisation des outils et des hommes », souligne Séverine Couvreur.

La discussion a exposé une palette de solutions qui peuvent alléger les différents aspects d’une exploitation champenoise : matériel, administratif, main-d’œuvre, recrutement, gestion RH, accompagnement du chef d’exploitation…

« Oser demander, c’est faire un premier pas. Pensez à la mutualisation, cultivez les groupements ! » ont lancé plusieurs intervenants afin d’encourager les vignerons et vigneronnes.

Visiblement, l’assistance a bien perçu les enjeux soulevés par la Commission des viticultrices. Parmi les sujets développés lors des questions du public, la valeur ajoutée de l’intelligence artificielle, la connaissance des services disponibles, l’organisation des groupements de travail, ou encore l’externalisation de certaines tâches ont suscité de nombreuses réponses. Soit autant de pistes de travail pour la Commission des viticultrices, ainsi que pour tout le vignoble champenois.

La Champagne Viticole reviendra de façon plus détaillée sur ces enjeux dans un prochain numéro.

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