Emploi/recrutement : comment s’organiser au mieux

Temps de lecture : 5 minutes

Auteur :

La Champagne a régulièrement besoin de bras. Les travaux liés aux saisons nécessitent de recourir à des saisonniers à différents moments (taille, liage, relevage et palisssage…) avec plus ou moins d’intensité. Mais l’heure venue de la vendange, cela ne rigole plus, il faut du monde, beaucoup de monde, pour garnir les rangs et remplir les…

Cet article est réservé aux abonnés.

Partenariat avec l’Urca : les étudiants incités à postuler pour la vendange

© Ph.Schilde

Le SGV s’est mis en relation avec l’Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) afin d’inciter ses étudiants, répartis sur les différents campus de la région, à s’intéresser dès à présent à la vendange 2020. Nombre d’étudiants ont l’habitude de postuler auprès des exploitants agricoles, le plus souvent par connaissance, mais cette année, avec une récolte qui s’annonce assez précoce (fin août-début septembre) et les difficultés éventuellement liées aux suites de l’épidémie, ils sont espérés plus nombreux que les années précédentes dans les vignes de Champagne. Anticipant les besoins, le SGV rappelle que les postes proposés sont variés aux sein des exploitations : cueillette, pressoir, logistique (transport, ménage, cuisine…). Il précise que ce temps fort pour la région reste synonyme de convivialité et de bonne humeur. « C’est aussi pour les jeunes une occasion d’obtenir une rémunération non négligeable avant de repartir en cours », observe Christophe Pernet. Qui plus est, bien que nécessitant une bonne condition physique, les vendanges en Champagne sont accessibles à quiconque souhaite ajouter une expérience à son CV. L’Urca s’emploie à relayer cette information largement auprès de ses étudiants en leur indiquant qu’ils peuvent déposer leur CV sur la bourse à l’emploi du SGV : http://www.sgv-champagne.com/bourse_emploi. Ils peuvent également consulter les offres en ligne sur le site national de Pôle emploi (https://www.pole-emploi.fr/region/grand-est/) ou bien se rendre à l’agence Pôle emploi la plus proche de leur domicile, laquelle pourra les guider dans leurs démarches.

Besoin de bras dans le vignoble : des solutions pour constituer ses équipes

Le recrutement n’est jamais facile, mais la période que nous traversons le complique encore un peu plus. Il serait dommage de ne pas utiliser tous les outils à disposition pour constituer son équipe ! Tour d’horizon, non exhaustif, des solutions possibles.

Actif51, une réponse 2.0

Et si les employeurs de la Marne pouvaient en 3 clics identifier des salariés disponibles près de chez eux ?  C’est désormais une réalité. Le site Actif51 lancé par le Département de la Marne permet une mise en relation simplifiée entre demandeurs d’emploi et employeurs. Très rapidement, une entreprise peut s’inscrire et déposer des offres. Ce site est pour les bénéficiaires du RSA qui peuvent ainsi voir les offres près de chez eux. Ce dispositif qui existe depuis novembre 2018 a d’ores et déjà permis le dépôt de près de 1100 candidatures de bénéficiaires pour 7614 postes déposés. Ce premier pas vers l’emploi est indispensable dans l’insertion professionnelle et la reprise d’une activité permanente. Il permettra aux employeurs d’assurer la visibilité des offres et d’avoir de la main-d’œuvre de proximité pour le palissage et pour la vendange. En tant qu’employeurs de main-d’œuvre, les vignerons ont aussi un rôle à jouer dans l’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA. Cette année, le recours à la main-d’œuvre étrangère n’étant pas complètement assuré (à l’heure où nous bouclons ce numéro), il faudra trouver des solutions efficace et locale pour avoir des salariés. Que doit faire le vigneron ? Il faut s’inscrire sur le site www.actif51.fr et y déposer la ou les offres d’emploi. Ces offres seront aussi relayées par Pôle emploi. Les bénéficiaires du RSA pourront ensuite contacter l’employeur. L’utilisation de la plateforme actif51 est gratuite.

D’autres dispositifs à connaître et à… utiliser

La Bourse à l’Emploi du SGV Cela fait plusieurs années que le SGV a mis en place sur son site internet une bourse à l’emploi. Les candidats peuvent déposer leur CV et les employeurs leurs offres. Cette proposition gratuite pour les vignerons et pour les candidats permet de rentrer en contact. Rapide et efficace, la bourse vous attend ! www.sgv-champagne.com/bourse_emploi Le Club de Prévention Le Club de Prévention est une association d'aide et de prévention contre l'isolement social et les difficultés d'insertion à la vie sociale et professionnelle. Il permet à des personnes très éloignées de l'emploi de travailler dans les vignes, en prenant en charge tous les « à côté » parfois vécus comme des freins (garde d'enfant, transport, nourriture...). C'est l'opération « Vendanges partagées ». Cette année, ce dispositif est étendu aux travaux de palissage. Environ 400 personnes sont disponibles à l’emploi. En cette période particulière, le Club de Prévention apportera son soutien à ces travailleurs en prenant en charge le transport de l’équipe jusqu’à la parcelle et en lui fournissant les équipements nécessaires (masques, gel hydroalcoolique). Les salariés qui bénéficient de cet accompagnement n’induisent aucune démarche supplémentaire pour l’employeur. Le club de prévention a ses propres financements pour la réalisation de l’accompagnement. Vous pouvez contacter le chargé de projet (07 78 41 11 89 ou par mail au f.lannoy@club-prevention.fr) afin de constituer une équipe et de connaitre toutes les modalités. Le Service de Remplacement Pour trouver de la main-d’œuvre, vous pouvez aussi faire appel à un groupement d’employeurs. L’exploitant devient utilisateur du groupement et c’est ce dernier qui recrute les salariés et les met à disposition des exploitations. Il n’y a pour l’exploitant aucune démarche administrative préalable à l’embauche - ni à la fin de contrat - puisque le salarié est un employé du groupement. Le groupement envoie une facture à l’exploitant qui règle le nombre d’heures travaillées. Tous types de contrats de travail peuvent être mis en place (temps partiel, courte durée…). Sous forme d’association, le groupement d’employeurs nécessite une adhésion annuelle, mais l’entrée dans le dispositif peut se faire de manière immédiate.
  • Dans l’Aisne, vous pouvez contacter le Service de Remplacement pour plus d’information. Contact : 03 23 97 54 11 ou sraisne@ma02.org
  • Dans l’Aube, c’est l’association Dynamo 10, issue de la fusion du Service de Remplacement et du Groupement Employeurs 10, qui peut vous proposer des salariés saisonniers. Contact : 03 25 46 06 74 ou sur.10@wanadoo.fr
  • Dans la Marne, c’est le Service de Remplacement qui assure la fonction de groupement d’employeurs. Contact : 03 26 04 74 19 ou marne@servicederemplacement.fr. L’adhésion à l’association est de 50 euros.

Recruter grâce aux plates-formes nationales

Plusieurs dispositifs ont été mis en place ou renforcés afin d’aider les employeurs à recruter de la main-d’œuvre à travers l’Hexagone et en local.
  • Plateforme de Pôle emploi : « mobilisation emploi.gouv »
Cette plateforme est réservée aux employeurs qui recherchent une main-d’œuvre dans l’immédiat (les semaines ou le mois à venir). Pour une recherche de candidats dans un laps de temps plus lointain, l’employeur est inviter à déposer son offre sur le site habituel de Pôle emploi. https://mobilisationemploi.gouv.fr/#/accueil-
  • Plateforme du ministère de l’Agriculture : « l’agriculture recrute »
Cette plateforme est spécifique aux métiers de l’agriculture et permet de mettre en relation les employeurs et les personnes à la recherche d’un emploi. https://www.lagriculture-recrute.org/
  • Plateforme mise en place par l’ANEFA, WIZIFARM et la FNSEA en partenariat avec Pôle emploi : « Des bras pour ton assiette »
Cette plateforme « Mobilisons-nous pour sécuriser nos assiettes », dédiée au secteur de l’agriculture, met en relation les employeurs et les personnes à la recherche d’un emploi. https://desbraspourtonassiette.wizi.farm/

Hélène Pouzet et Christine Moussour, SGV

 
<h2><strong>Extension du « RSA Vendanges » au palissage</strong></h2> <img class="wp-image-31081" src="https://www.lachampagneviticole.fr/wp-content/uploads/2020/05/bruyen-toubart-rsa-vendanges-©Ph.Schilde-300x244.jpg" alt="" width="251" height="204" /> © Archives Philippe Schilde Si le site Actif51 n’est disponible que pour la Marne, le maintien du RSA pendant le palissage s’applique pour l’Aisne, l’Aube et la Marne. Ainsi, la plus-value d’un salaire pendant le palissage et pendant les vendanges sera neutralisée pour que les bénéficiaires du RSA continuent de toucher aussi leurs allocations. L’employeur n’a rien à faire de plus que les formalités habituelles (contrat de travail et bulletin de salaire). C’est le bénéficiaire qui devra transmettre à son travailleur social de référence les justificatifs de son embauche effective.  
<h2 style="text-align: center"><strong>Recrutement de personnes en difficulté : </strong><strong>« Savoir tendre la main »</strong></h2> <strong>L’un comme l’autre ont fait appel aux dispositifs locaux de recrutement Actif51 (Marne) et Club de Prévention (secteur Epernay-Dormans). L’un comme l’autre ont apprécié les solutions apportées avec beaucoup de disponibilité par ces services lors des opérations de palissage et de récolte menées courant 2019. Delphine Masse-Liébart, de Troissy, et Jany Roupsy, de Chigny-les-Roses, sont des exploitants champenois qui se félicitent d’avoir pu trouver en local des ressources et d’avoir pu donner des coups de pouce à des publics fragilisés. Prêts à réutiliser ces plates-formes, ils encouragent d’autres professionnels à en faire autant. Témoignages.</strong> <img class="size-medium wp-image-31087" src="https://www.lachampagneviticole.fr/wp-content/uploads/2020/05/champagne-masse-liébart-troissy-©DR-300x200.jpg" alt="" width="300" height="200" /> © DR A l’approche des opérations, il lui manquait une quinzaine de coupeurs pour la dernière vendange et du côté de Delphine Masse-Liébart, c’était un peu « panique à bord ». Elle avoue qu’elle « angoissait » de ne pas avoir assez de bras pour constituer les équipes pilotées dans les vignes par son époux Emmanuel. « En pleine recherche, et bien que manquant de temps, je suis allée à la réunion de vendange organisée par le SGV à Epernay. Je ne regrette pas d’avoir effectué cette démarche car à la fin de la réunion, alors que parmi l’assistance plusieurs personnes levaient le camp, un représentant d’Actif51 a pris la parole pour expliquer le fonctionnement de cette plate-forme mettant en relation des allocataires du RSA dans la Marne avec des employeurs. Belle coïncidence. Je lui ai demandé ses coordonnées et l’ai rappelé dans la journée. Il m’a immédiatement apporté des solutions, proposé de mettre en place une navette pour acheminer les quatre vendangeurs recrutés par ce canal, car à Troissy nous sommes géographiquement un peu éloignés des grandes villes, et pas forcément faciles d’accès pour des personnes dépourvues de moyens de locomotion », explique la vigneronne, qui a trouvé une bouée de sauvetage et clame sa reconnaissance envers Actif51 pour sa réactivité, sa mobilisation et son organisation. « Ils se mettent en quatre pour nous », assure-t-elle. Avec attention, elle a formé les recrues aux tâches à réaliser et les a même « chouchoutées », confie-t-elle, sachant qu’il fallait les entourer davantage que d’autres personnes. D’abord parce qu’en période de pénurie de main-d’œuvre il faut conserver un maximum de bras jusqu’au terme de la récolte, mais ensuite et surtout parce qu’elle estime importantes les notions d’accueil, de tolérance, d’encouragement envers les personnes qui veulent se réinsérer par le travail et y mettent de la volonté, de l’ardeur. « On s’aperçoit en les côtoyant que l’on a affaire à des gens géniaux auxquels il faut donner leur chance », déclare Delphine Masse-Liébart, humaine et passionnée. Pour corroborer son propos, elle poste illico sur internet une photo (ci-contre) qui prouve la qualité de la relation établie par exemple entre le patron, Emmanuel, son mari, et un équipier originaire d’Erythrée, recruté quant à lui via le Club de Prévention. « Avec cette recrue, nous avons noué des liens formidables à l’occasion du relevage/palissage. Désormais, c’est lui qui nous sollicite pour venir travailler chez nous en nous proposant les services d’autres personnes de son entourage ». Un rapprochement gagnant-gagnant à mettre à l’actif de structures locales sans doute pas suffisamment assez connues. <strong>Trois transformations en CDD</strong> « Il faut avoir recours aux services qui nous entourent et savoir tendre la main », affirme pour sa part Jany Roupsy, vigneron et prestataire de services basé à Chigny-les-Roses. Sur la plate-forme Actif51, très facile d’accès à ses yeux, il commence par regarder où les personnes en recherche de travail sont géographiquement localisées afin de voir si cela peut « matcher » avec les lieux où il opère ses activités. Avant même la crise du Covid-19 qui est venue accroître les contraintes en termes de déplacement (distanciation sociale oblige), la difficulté principale réside dans le transport pour nombre d’allocataires du RSA. « Certains n’ont pas le permis de conduire, d’autres pas de moyen de locomotion. Il faut assurer la logistique et prévoir la mise à disposition de repas. C’est loin d’être insurmontable, il faut simplement s’organiser et assurer un bon encadrement. En retour, il y a de la reconnaissance de la part d’embauchés qui s’investissent, percutent, vont de l’avant, avec l’envie de s’en sortir. Pouvoir remettre des personnes sur les rails, sur le chemin du boulot, c’est aussi très gratifiant pour nous qui plaçons l’humain au cœur des préoccupations », affirme-t-il, en précisant que tous les recrutés via Actif51 ne vont pas au bout des missions, mais qu’il faut retenir les réussites. <blockquote> <img class="wp-image-31086" src="https://www.lachampagneviticole.fr/wp-content/uploads/2020/05/delphine-masse-liébart-troissy-©Ph.-Schilde-173x300.jpg" alt="" width="85" height="147" /> © Ph.S. « On a affaire à des gens géniaux auxquels il faut donner leur chance ». Delphine Masse-Liébart</blockquote> A l’issue de la dernière vendange, il a pu prolonger trois personnes en CDD parmi les saisonniers recrutés sur la plate-forme marnaise. Et, évidemment, dans un contexte de pénurie de bras dans l’agri-viti, il va continuer à solliciter ce service, tout en espérant aussi attirer des étudiants, pour le palissage, notamment. « Ceux qui ne reprennent pas les cours sont les bienvenus » L’esprit et la porte sont ouverts à tous ceux qui veulent le rejoindre au grand air ! <strong>Ph.S.</strong>

Recherche

  • Par tranche de date

Recherches populaires :

Coopératives

Vendanges 2022

Oenotourisme

UNESCO

Viticulture durable

Plus d’articles

Le Groupe des Jeunes Vignerons donne rendez-vous dans 30 ans

Dérégulation, innovation variétale, évolution du climat, modes de consommation... Le Groupe des Jeunes Vignerons a sondé ce que pourrait être le monde vitivinicole à l’horizon 2050 dans quatre scénarios inspirés des études de prospective de FranceAgriMer et de l’Institut Agro Montpellier, lors de leur assemblée générale le 29 mars à Vertus.

Vous souhaitez voir plus d'articles ?

Abonnez-vous

100% numérique

6€ / mois
72€ / 1 an

Numérique & magazine

80€ / 1 an
150€ / 2 ans

Magazine la Champagne Viticole