Explorateur de la biodiversité, attentif aux évolutions climatiques

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Franc-parler et audace caractérisent le vigneron de Buxeuil qui travaille en biodynamie et se base en permanence sur l’observation pour faire évoluer son exploitation. « Nous sommes obligés de toujours anticiper », affirme-t-il. Il le prouve à travers ses actes depuis un quart de siècle. Lorsqu’il a accueilli sur ses terres une vingtaine de vignerons champenois intéressés…

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Poules et moutons font le job dans les vignes

Une poule, ça grattouille la terre et ça becte une foule d’insectes, y compris ceux ayant l’habitude de perpétrer quelques dégâts dans les vignes au printemps. Une armée de poules lâchées entre les ceps, cela permet d’assurer une partie du travail quand on n’a pas recours aux insecticides pour lutter contre les bestioles indésirables. C’est pourquoi, en 2014, Vincent Couche a tenté l’expérience en démarrant avec une quinzaine de gallinacés aux plumes noires dites « poules du diable ». Depuis, les renards sont venus opérer quelques prélèvements - peu appréciés du vigneron aubois - parmi cette collection, mais son poulailler s’est étoffé d’espèces différentes, et il encourage ses collègues vignerons à recourir à de tels « insecticides » naturels et ambulants. Près de Molesme, en Bourgogne, il a acquis des bâtiments qui vont lui permettre de voir plus grand pour loger sa basse-cour. D’autres animaux à tête noire ont également fait leur apparition dans ses vignes il y a quelques mois. Neuf moutons de race Shropshire (originaires de Grande-Bretagne) sont venus renforcer l’équipe, avec pour mission de tondre les zones engazonnées sans pour autant abimer les ceps. « Nous avons choisi cette race ancestrale devenue rare, bien adaptée aux pâturages et aux plantations, car elle ne s’attaque pas aux écorces d’arbres ni aux pieds de vigne. On l’utilise déjà dans les cultures de sapins de Noël », détaille celui qui agrège donc le métier d’éleveur à celui de vigneron. Il dit apprendre beaucoup au contact de ces animaux parqués juste au-dessus de ses installations de stockage à Buxeuil. Non loin de là, sur le coteau, il pointe une maison plantée au milieu d’un vaste décor de vignes qu’il vient de racheter dans la perspective de la réaménager avec son épouse Chloé. L’objectif est d’y accueillir à l’avenir des œnotouristes. Ceux-là, entre balades dans les galipes et dégustations, seront invités à se familiariser avec ces moutons et poules pour découvrir leurs spécificités, et leur utilité. L’œnotourisme, un métier de plus en perspective pour ce passionné !

« La qualité dans le rang, la quantité dans le nombre de rangs »

De son passage à Beaune pour ses études et de ses stages chez Jean-Pierre Fleury, pionnier de la biodynamie dans l’Aube, Vincent Couche garde un enseignement majeur : « La qualité dans le rang, la quantité dans le nombre de rangs ». Formé « à la bourguignonne », parlant plus facilement en hectos qu’en kilos, il ne déroge jamais à cette règle en cherchant toujours à « vinifier des vins authentiques et de qualité ». Dans cette quête de qualité, cette année, il a « ébourgeonné à mort », dit-il, intimement convaincu qu’on ne doit pas « se baser sur l’appellation pour faire ses vignes ». « Tout ce qui compte c’est le niveau d’excellence du produit. Et c’est ce qu’attend le consommateur ».

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