Le 24 janvier, les associés-coopérateurs des coopératives de Vinay et Mancy se sont majoritairement prononcés pour une fusion entre les deux structures, actant ainsi la naissance de la « Coopérative Vinay Mancy ».
La structure de Mancy, créée en 1948, compte 228 adhérents pour une surface de 118 ha. Créée en 1956, la coopérative vinicole de Vinay rassemble 173 adhérents pour 95 ha. Toutes deux sont certifiées ISO 22000 et disposent de sites de pressurage.
Vincent Jourdan, président de la section Champagne de la Coopération Agricole Grand Est, s’est félicité de « ce rapprochement de coopératives en bonne santé [qui] est un excellent signal », et a poursuivi en invitant les coopératives « à se réunir pour engager une réflexion similaire ».
Il faut reconnaitre que mener une telle opération est complexe. Éric Potié, président de la coopérative de Mancy, évoque deux points essentiels concourant à la réussite d’une fusion : « l’accompagnement juridique de la Fédération des coopératives, qui permet d’avancer étape par étape et d’avoir des réponses aux questions au fur et à mesure. Mais aussi la présence d’un animateur. Cela permet de prendre de la hauteur, de faire avancer le projet, de chercher à dénouer les points de blocages et les non-dits. Il joue le rôle de médiateur et dans le cadre d’une fusion, y compris entre deux coopératives équilibrées comme c’est notre cas, son rôle est essentiel. »
Deux éléments essentiels
Effectivement, si les conseils d’administration de ces deux entités peuvent se féliciter de ce plébiscite, il ne faut pas occulter le travail fourni depuis de nombreuses années. Jacques-Emmanuel Barbier, président de la Coopérative de Vinay, indiquait en ce sens que « cette fusion est l’aboutissement de nombreuses années de travail menées par nos conseils d’administration, cela nous permet d’envisager sereinement l’avenir », et précisait « nous avons pris la mesure des besoins de nos sociétariats dans la redéfinition de notre projet d’entreprise. Nos coopératives doivent se transformer, car le contexte et les attentes évoluent. Dans le même temps, la filière a également évolué et nous devions nous interroger sur la pertinence de nos modèles économiques. Se rapprocher d’autres coopératives et mutualiser nos compétences nous a semblé pertinent. D’autant plus que les coopératives de Vinay et de Mancy avaient des caractéristiques à la fois proches, et des modèles complémentaires. »
Cette fusion est l’étape ultime de rapprochements qui se sont échelonnés dans le temps. Partant d’une enquête sur le sociétariat effectué par chacune des coopératives, Éric Potié explique que cela a mis en exergue que « nos deux sociétariats avaient les mêmes attentes. Et c’est logiquement qu’on a mis en place une structure permettant de répondre aux attentes de nos adhérents, ACCES, créée en 2017, dédiée à l’accompagnement et à la prestation de services aux associés-coopérateurs et portée à parts égales par les deux coopératives. Puis dans un second temps, en 2018, la mise en commun du personnel et d’une partie des moyens de production œnologiques et techniques des coopératives. »
Un projet d’entreprise
Au-delà de l’aspect juridique de cette fusion, c’est aussi pour mettre en œuvre un véritable projet d’entreprise que cette opération a été envisagée. Aussi, Éric Potié se réjouit de cette heureuse issue : « La fusion de nos deux coopératives dynamiques est un élément très positif qui vient renforcer le positionnement futur de notre structure dans un contexte économique général durablement perturbé. ».
Jacques-Emmanuel Barbier affirme que pour mener à bien cette fusion, « la gouvernance des deux structures s’est mise en mesure de comprendre les besoins de l’une par rapport à l’autre, tout en restant connectée au sociétariat. C’est ce qui fait que ça fonctionne. ».
