En 1974, les Français sont sidérés : tout le monde avait fini par croire qu’il n’y avait pas de limite à l’augmentation du niveau de vie, de la consommation et du progrès et, brutalement, la crise du pétrole met un terme à 30 ans de croissance pratiquement continue. Les Champenois comprennent très vite que leur économie…
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Les VNC sont morts, vive les Coteaux Champenois !
Le 21 août 1974 un décret met en place l’AOC Côteaux Champenois. Celle-ci se substitue aux VNC (Vins Natures de Champagne), dénomination qui rassemblait les vins produits au-delà du rendement AOC et ceux ayant un degré inférieur au degré minimum. Ces volumes pouvaient être vendus en vin tranquille ou être « reclassés » en AOC Champagne quand la récolte ne suffisait pas à répondre aux besoins. Mais ces vins « bons à tout faire » ne trouvaient pas leur place dans la réglementation européenne. Parallèlement, l’Etat français avait supprimé en 1973 la catégorie des « appellations simples », qui permettaient aux vignerons de revendiquer librement des noms de village pour vendre des vins : il fallait donc trouver une solution pour la commercialisation de vins tranquilles rouges associés traditionnellement en Champagne à des noms de village (Bouzy, Cumières, Ambonnay, Aÿ…). Les tous nouveaux Coteaux Champenois doivent répondre aux mêmes règles de production que le champagne, et restent « reclassables » en AOC Champagne. Toutefois, leur production, comme celle du champagne, est désormais strictement limitée à 13 000 kg/ha. Au-delà, les volumes récoltés seront des vins de table. Il est même envisagé, au niveau national, de les destiner à la distillation obligatoire.