Le gel de printemps, un phénomène « contre-intuitif »

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À défaut d’éradiquer le risque qu’elles représentent pour le vignoble, savoir comment naissent les gelées printanières peut s’avérer utile dans la conduite d’une exploitation tout au long de l’année. De nombreux chercheurs ont lancé l’alerte depuis 2011 : le dérèglement du vortex polaire du fait d’un réchauffement stratosphérique amène son lot d’aléas climatiques. Et ces derniers…

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Chronologie d’une catastrophe naturelle Basile Pauthier l’avait rappelé lors de la dernière assemblée de l’AVC : 2021 a été un « condensé de difficultés avec des gelées de grande ampleur, particulièrement sévères. » Des précipitations importantes, qu’il s’agisse de pluie, de neige, ou de pluies verglaçantes, ont touché le vignoble. La dernière campagne s’est avérée « catastrophique » à cause des cumuls qui n’ont pu s’évaporer, voire des dépôts neigeux qui n’ont pas eu le temps de fondre dans la Côte des Bar. « La neige n’apporte aucune protection à la vigne ; elle amplifie le phénomène des gelées », appuie le spécialiste météo. Entre le 6 et le 7 avril 2021, la vigne en plein débourrement a vu débarquer une masse d’air très froide et sèche, « malheureusement précédée de précipitations pluvieuses ou neigeuses », avec des températures inhabituellement basses, jusqu’à -8 °C localement. Les hauts de coteaux ont été généralement plus endommagés du fait de l’humidité apportée par les forêts et le gradient altitudinal des températures qui se maintient lorsqu’il y a du vent. Bis repetita le 3 mai 2021, avec des gelées radiatives moins intenses mais plus humides qui ont ravagé les bas de pentes. Le bilan dressé par les services de l’interprofession champenoise est éloquent, avec 12 jours de températures négatives entre avril et mai, et des méthodes de lutte antigel parfois mises en défaut par les premières gelées. Ainsi, « 30 % du potentiel de production a été détruit » en Champagne. Autre conséquence de cette « longue période fraîche » : un débourrement ralenti de la vigne favorable aux mange-bourgeons, « qui n’avaient plus fait de dégâts aussi importants dans notre vignoble depuis fort longtemps », fait remarquer Arnaud Descôtes, le directeur technique et environnement du Comité Champagne. Mais malgré les ravages observés par endroits dans le vignoble (jusqu’à 90 % de bourgeons grillés dans certaines parcelles), la Champagne n’a pas été aussi endommagée que le Jura ou la Bourgogne en 2021.

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