L’embellissement, une œuvre de longue haleine

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur :
L’embellissement est un thème majeur pour la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne qui, depuis l’obtention du classement au Patrimoine mondial, incite les acteurs de terrain à se mobiliser autour des villages et des paysages. Réunis dernièrement à Hautvillers, ils ont pu échanger et partager sur quelques expériences exemplaires, lesquelles peuvent montrer la voie aux 319 communes de la zone d’engagement. Avec des aides à la clé !

« La Champagne s’est reconstruite avec une prospérité rapide, mais parfois de manière un peu anarchique, et avec des matériaux pas toujours voués à la prospérité… ». Sans tourner autour du pot, Pierre-Emmanuel Taittinger a planté le décor dès l’ouverture de la dernière journée thématique de la Mission CMC de Champagne ouverte à Hautvillers et poursuive sur le terrain afin de montrer aux participants quelques-unes des réalisations engagées – et réussies ! – dans le domaine de l’embellissement patrimonial et paysager de la Champagne. « C’est là, une de nos missions régaliennes », a-t-il rappelé en invitant chacun à « cultiver le regard », en incitant « à agir », mais « sans donner d’ordres à quiconque ». « Il faut une prise de conscience », estime le président de la Mission en appuyant sur cette « évidence ». Pour lui, l’élimination des verrues n’est pas chose très coûteuse, mais elle est forcément vertueuse dans une Champagne qui développe l’œnotourisme. « La région doit être à la hauteur de l’image et d’un produit reconnu pour son excellence à travers le monde ».
Dans un « monde qui court », Pierre-Emmanuel Taittinger a redit son attachement au concept de Marche des Réconciliations qu’il a initié avec son équipe. Parce que ce rendez-vous annuel en Champagne concerne tout le monde, tous les âges et ne coûte rien. « C’est une belle occasion de se poser, de partager et de découvrir les paysages de l’appellation. Avec nos marches et nos actions, nous véhiculons les valeurs de l’Unesco et, à travers de telles initiatives, nous sommes très regardés à Paris », constate-t-il, soucieux d’entraîner toujours plus de Champenois dans son sillage. Mais, chemin faisant, à l’évidence, il ne souhaite guère découvrir des champs d’éoliennes à proximité des coteaux : « Notre comité scientifique est interpellé sur le sujet des éoliennes. Dans la Marne, on a lâché les vannes, leur nombre est effarant et il s’agit d’une vraie préoccupation. »
Conseils et solutions
Parmi les multiples publications éditées par la Mission Unesco et mises à la disposition de chacun, il en est une qui porte justement sur la “Charte éolienne des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne”. La directrice, Amandine Crépin, a détaillé tous les autres outils permettant de s’approprier les valeurs de l’Inscription : du mémento style “Incollables” au livre de référence, “Un monde illustre et inconnu”, réédité et désormais traduit en anglais. Nombre de documents sont accessibles depuis le site internet : vidéos et brochures pratiques, fiches de recommandations réalisées avec le Comité Champagne et le PNRMR, guide des dispositifs d’aides, etc. Vignerons, élus, techniciens, tout le monde peut y trouver des conseils et des solutions pour préserver le paysage et communiquer sur (et avec) le label Unesco, dans le cadre des règles édictées, à respecter. Ce qui est fait à Hautvillers. Hôte de cette réunion, Patrick Lopez, maire de la commune, a emmené le groupe issu des quatre coins de l’appellation dans les rues et ruelles d’une localité soucieuse de s’embellir depuis 1966 (après le déclic d’un jumelage engagé avec une bourgade alsacienne !).
D’autres réalisations paysagères récentes (intégration d’une aire de dépôts de bassins hydrauliques, mur de soutènements, aménagements en grilles engazonnées de chemins, créations de haies…) ont conduit les participants à Mareuil, Louvois-Bouzy et Ambonnay.

Une nouvelle visibilité sur les autoroutes

66 ! Il ne s’agit pas d’une référence à la mythique route américaine, mais du nombre de panneaux, tout nouveaux tout beaux, qui vont faire leur apparition en bordure des autoroutes A4 et A26 dans leur traversée de notre région. « La rénovation de la signalétique sur ces axes a donné lieu à une large concertation au cours de ces derniers mois. Le dossier est aujourd’hui proche d’aboutir, avec une prise en charge à 100 % par la Sanef », se réjouit Amandine Crépin, persuadée que cet « éclairage particulier » va permettre une bonne mise en valeur des sites Unesco de la région, notamment. Jacques Douadi rappelle que pour mener ce « travail assez énorme », la Mission Unesco a « tenu un rôle de référent » auprès des différents partenaires réunis autour de la table : régions Grand Est et Hauts-de-France, départements, villes et Sanef. Les anciens panneaux annonçant les lieux emblématiques de la Champagne avaient 25 ans d’âge. « Plutôt que faire des rajouts par-ci par-là, les cartes ont été entièrement rebattues. La mise en avant des atouts de notre territoire a été repensée et harmonisée », signale le vice-président du comité scientifique de CMC de Champagne, satisfait du « véritable accord trouvé à l’arrivée ». Ces 66 nouveaux panneaux risquent en effet d’être là pour un quart de siècle également. Mieux valait viser juste avant de les installer. Leur rôle dans la sensibilisation des touristes aux richesses du territoire et dans leur incitation à prendre des chemins de traverse est assez déterminant.

Recherche

  • Par tranche de date

Recherches populaires :

Coopératives

Vendanges 2022

Oenotourisme

UNESCO

Viticulture durable

Plus d’articles

Remettre le couvert pour l’hiver

Depuis 2022, le cahier des charges de l’AOC Champagne précise que l’interrang doit désormais disposer d’un couvert végétal, spontané ou semé, du 30 novembre au 31 janvier de l’année suivante.

Vous souhaitez voir plus d'articles ?

Abonnez-vous

100% numérique

6€ / mois
72€ / 1 an

Numérique & magazine

80€ / 1 an
150€ / 2 ans

Magazine la Champagne Viticole