Les dossiers d’actualité du SGV au menu du diner des parlementaires

Rendez-vous politique inscrit chaque année à l’agenda des parlementaires de l’AOC Champagne : le Syndicat Général des Vignerons profite du salon Wine Paris pour organiser un moment pédagogique et convivial avec les députés et les sénateurs régionaux dans un restaurant parisien, afin de les sensibiliser aux dossiers d’actualité du vignoble champenois.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Alain Julien

En guise d’apéritif, le président du SGV Maxime Toubart a salué le travail des parlementaires qui a permis des avancées significatives dans la loi de Finances pour 2025 en matière de transmission des domaines familiaux, avant d’évoquer la situation économique de la Champagne.

« Le contexte n’est pas très favorable. Le champagne est un marqueur du moral des gens et de leur envie de célébrer. Aujourd’hui, on ne peut que constater une conjoncture nationale et internationale inquiétante. Malgré tout, nous restons confiants, le champagne reste un vin particulièrement apprécié partout dans le monde et dans ce contexte, les vignerons s’en sortent moins mal que les autres opérateurs. »

Le président a ensuite laissé la parole à David Gaudinat, membre du bureau du SGV, pour un point sur la lutte contre la flavescence dorée. L’élu a pointé la progression exponentielle de la maladie : « En 2023, nous avions recensé quelque 900 pieds contaminés alors qu’en 2024, les prospections en ont révélé plus de 10 000. »

Il a appelé les parlementaires à prendre la mesure de la situation épidémique et à soutenir l’action de la Champagne qui se mobilise dans des prospections collectives et des campagnes d’arrachage. « On a peu de temps pour réagir. Nous avons sollicité les services de l’État via les Draaf, pour déployer les moyens réglementaires afin d’intervenir le plus largement possible sur le territoire. Dans ce sens, nous plaidons pour une prospection obligatoire dans l’ensemble des communes. »

L’exaspération des vignerons

Pour sa part, Pascal Bobillier-Monnot, le directeur adjoint du SGV en charge des affaires politiques et syndicales, a dénoncé l’attitude du Gouvernement qui continue malgré les nombreuses alertes de la filière vitivinicole à surtransposer la réglementation européenne. « Les vignerons français ne sont pas placés sur un pied d’égalité par rapport à leurs collègues européens notamment en matière de traitements phytosanitaires et ils se retrouvent dans une impasse. On sent monter une forte exaspération face à cette concurrence déloyale », a-t-il précisé en rappelant que les principaux partis politiques s’étaient positionnés contre la surtransposition au moment des élections européennes, sans effet concret à ce jour.

Par ailleurs, il a alerté les parlementaires sur la remise en cause via les autorisations de mise sur le marché de l’usage de produits bio et biocontrôles à proximité des zones susceptibles d’accueillir des personnes. « Même les cépages résistants comme le Voltis demandent quelques traitements. Si on ne peux plus agir, cela signifie purement et simplement l’impossibilité de cultiver la vigne. »

Autre sujet abordé : le dispositif européen de régulation des plantations. Pascal Bobillier-Monnot a rappelé aux parlementaires l’interprétation française de la réglementation européenne qui impose la plantation de VSIG dans l’AOC Champagne. « Nous refusons absolument de devenir un vignoble mixte et nous avons besoin de vous à nos côtés pour revendiquer le contrôle des outils de régulation des plantations. »

D’une manière générale, il a invité les élus nationaux à s’impliquer davantage dans le suivi des dossiers de l’UE au travers des travaux des commissions des affaires européennes des deux assemblées.
À la suite du diner organisé par le SGV, Daniel Laurent, le président du Groupe vigne et vin du Sénat avec la sénatrice de la Marne Anne-Sophie Romagny a adressé un courrier à la ministre de l’Agriculture pour dénoncer la surtransposition des normes européennes par la France qui pénalise lourdement le monde agricole et viticole.

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