Le secrétaire général de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), José Angel Gurria, a lâché un pavé dans la mare de la filière vitivinicole européenne le 12 mai à Paris lors de la présentation du rapport « Combattre les consommations nocives d’alcool : politiques économiques et de santé publique ». « Il faut une fiscalité plus importante ou un prix minimum pour les boissons alcoolisées », a-t-il indiqué. L’OCDE souligne la nécessité de réduire la consommation d’alcool afin de diminuer son coût sociétal et économique. « Nous visons la consommation excessive d’alcool, pas la consommation modérée, a ajouté Angel Gurria. Pour atteindre l’objectif de l’OMS (réduire de 10 % la consommation mondiale d’alcool, ndlr), les politiques actuelles ne seront pas suffisantes. » Selon l’OCDE, elles permettront de baisser de 5 % la consommation totale d’alcool. « Une hausse des taxes ayant pour résultat l’augmentation de 10 % du prix des boissons alcoolisées et l’adoption d’une série de mesures réglementaires pourraient produire des effets considérables, indique encore le rapport de l’OCDE. La hausse du prix des boissons alcoolisées peut être bénéfique à la santé publique, notamment lorsqu’elle concerne les produits de moindre valeur, car elle permet alors de lutter contre la consommation dangereuse avec plus d’efficacité. La réglementation de la publicité pour les boissons alcoolisées peut produire des avantages complémentaires ».
L’OCDE a par ailleurs dressé son classement des pays les plus consommateurs. La France est troisième (11,8 l d’alcool par an et par habitant), derrière l’Estonie et l’Autriche. Dans les 34 pays membres de l’OCDE, la consommation moyenne est de 9,1 l. Cependant, la consommation d’alcool continue de diminuer depuis vingt ans. Enfin, l’OCDE a également publié un document qui pointe du doigt l’inquiétante augmentation du binge drinking, cette pratique qui consiste à absorber un maximum d’alcool en un minimum de temps et fait des ravages chez les jeunes. L’OCDE, comme les lobbies anti-alcool en général, reconnaissent largement que les vins et en particulier les produits haut de gamme comme le champagne, ne figuraient pas parmi les alcools utilisés dans ces pratiques, en raison de son coût déjà relativement élevé.
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