Dans le clos familial à Boursault, Hervé et Charlotte Le Gallais développent leur marque et investissent dans l’oenotourisme. Les visiteurs (80 % étrangers) savourent les multiples ateliers, la rencontre avec des élaborateurs, la belle terrasse avec vue à 180 degrés sur le vignoble. Magique. Même par temps de brouillard, l’âme du lieu émane. A la…
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Soigner la matière première
Au sein du clos familial de Boursault, la famille Le Gallais exploite quatre hectares de vignes, implantés au sein d’un patrimoine bâti remontant au XVIe siècle, et dans lequel se trouve également le château, perle de la Vallée de la Marne. Aujourd’hui, les familles Le Gallais et Fringhian sont à la tête du domaine clos du Château de Boursault. Cette propriété avait appartenu à Mme Veuve Clicquot, qui y avait fait ériger le château en 1843. Son arrière-petite-fille, la duchesse d’Uzès, se sépara du domaine en 1913. Puis, en 1927, l’arrière-grand-père d’Hervé Le Gallais le rachetait avec son vignoble.
Presque un siècle et cinq générations plus tard, beaucoup de choses ont évolué dans le travail des vignes et en cuverie, mais pour Hervé ce qui ne varie pas c’est "l’importance de soigner la matière première, le raisin". Tout est fondamental lorsqu’on est récoltant-manipulant et vigneron indépendant, mais Hervé reste ultra attentif à deux étapes : "La cueillette et le pressoir pour lesquels nous nous impliquons énormément, la clé du bon vin est là." Lors d’années difficiles comme 2016 et 2017 avec une météo compliquée, chacun comprendra l’intérêt et la chance d’avoir les ceps de vigne juste au pied du pressoir. Idéal pour une réactivité optimale et garantir la fraîcheur du fruit.
Démarche environnementale
Charlotte et son père Hervé produisent 25 000 bouteilles par an. Les vins de la famille sont distribués pour 85 % en France, principalement dans les restaurants gastronomiques et chez des cavistes indépendants. Depuis les années 90, la maison familiale s’est engagée dans une démarche en faveur de la maîtrise de son impact environnemental. "Cela implique entre autres la confusion sexuelle (depuis 1991), une réduction voire l’élimination dans certains cas de l’usage de produits phytosanitaires et un travail mécanique du sol tout au long de l’année", expliquent les vignerons.
Le champagne Le Gallais se décline en 5 cuvées, exclusivement issues de vignes du clos (moyenne d’âge 45 ans), plantées à 45 % de pinot noir, 45 % de pinot meunier et 10 % de chardonnay. Les jus vinifiés proviennent uniquement de la première presse. Les vins bénéficient d’un élevage long (trois à cinq ans pour les non-millésimés, huit à neuf ans pour les millésimes) et d’un faible dosage (0 à 6 grammes/litre). A noter qu’une nouvelle cuvée naîtra début 2018, reflet d’un assemblage unique. La bouteille spéciale sera numérotée, éditée en très peu d’exemplaires et présentée dans un écrin de bois. Une future curiosité à savourer sur la terrasse.