Lycéens et étudiants au contact de la flavescence dorée 

Depuis l’an dernier, le SGV - en tant qu’Organisme de Défense et de Gestion de l’Appellation Champagne - se mobilise avec l’expertise du Comité Champagne afin de sensibiliser les opérateurs de demain aux enjeux actuels que génèrent les jaunisses de la vigne.

Temps de lecture : 2 minutes

Auteur : Guillaume Perrin

Face à la menace que fait peser la flavescence dorée sur le vignoble champenois, l’implication du plus grand nombre est nécessaire. C’est pourquoi le SGV et le Comité Champagne multiplient les actions de formation à destination des futurs acteurs du vignoble, comme le mercredi 12 mars au lycée agricole et viticole de Crézancy.

25 élèves ont ainsi assisté à un état des lieux inquiétant, daté de la fin 2024, recensant plus de 10 000 pieds infectés par la flavescence dorée. Un bilan dix fois plus élevé qu’en 2023.

Pascale Pienne, cheffe de projet vigne au Comité Champagne, avertit le jeune public : « On revit ce qui se passait à l’époque du phylloxéra. Vous allez être amenés à intervenir sur cette thématique. »

Et la cheffe de projet de l’interprofession ne manque pas de rappeler les symptômes exprimés par la vigne en cas de jaunisse : défaut d’aoûtement, feuilles recroquevillées et décolorées, grappes flétries…

 

 

Prospecter, marquer, arracher

Plusieurs problématiques ont été relevées, dont les vecteurs d’introduction de la maladie, la dispersion des foyers de contamination, ou encore la forte occurrence du bois noir dans le vignoble, qui complexifie et augmente le coût de la surveillance de la flavescence dorée. « En arrachant tous les ceps de bois noir chaque année, on limite le risque de passer à côté de ceps contaminés par la flavescence dorée », rappelle Pascale Pienne.

La lutte contre la flavescence dorée repose sur quatre piliers : surveiller le vignoble, limiter la dispersion, assurer la qualité sanitaire du matériel végétal, et soigner la formation et la communication autour de cette thématique préoccupante. C’est pourquoi Margot Sery, du service ODG du SGV, a souligné l’importance du nettoyage des machines en sortie de parcelle, afin d’éviter de déplacer des cicadelles contaminées par le phytoplasme de la flavescence dorée.

Nathalie Assailly, vigneronne à Trélou-sur-Marne et administratrice au SGV, témoignait de son expérience en s’adressant « aux acteurs de demain » : « Trélou est en zone délimitée, où la prospection collective contre la flavescence dorée est obligatoire. Cette opération concerne aussi bien les vignerons des environs que les salariés et les prestataires. Mais en fin de compte, à chaque fois que vous êtes dans les vignes, la prospection se fait automatiquement ! »

Si le principe de lutte a visiblement fait son chemin vers ces vignerons en devenir, il reste encore des progrès à réaliser sur des aspects plus techniques. Le bilan de ces actions de formations reste toutefois encourageant. 

 

Paroles de lycéens

Émeline : « J’avais participé à une prospection dans le secteur de la Côte des Blancs en classe de seconde. Au début, c’était assez compliqué, mais ensuite cela s’est amélioré, même s’il fallait rester attentif pour repérer les ceps contaminés. Je ne pensais pas que les maladies de la vigne pouvaient se répandre aussi largement… »

Théo* : « Lors d’un stage, j’ai prospecté une parcelle de Meunier, en matinée. La détection des symptômes s’est plutôt bien passée : dès qu’on repérait une couleur violette ou bordeaux, on examinait l’aoûtement et on échangeait tous ensemble avant de signaler le cep. Cette demi-journée m’a fait réaliser à quel point la flavescence dorée prend de l’ampleur. »  

Mathis : « J’ai aussi participé à une prospection : tout nous avait été bien expliqué le matin même, et en cas de doute, on pouvait s’arrêter pour solliciter l’avis général avant de nouer un bout de rubalise si besoin. Je ne me doutais pas que la flavescence dorée était à ce point en train de gagner du terrain… »

Valentine : « Pour ma part, je n’ai encore jamais participé à ce type de campagne collective, mais j’en avais entendu parler. Après une telle matinée de formation et toutes les informations précises qui nous ont été données, notamment grâce aux détails sur les symptômes, nous avons les cartes en main pour simplifier la détection lors des prospections. »

*Le prénom a été changé. 

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