Maîtrisons notre production pour partager sa valeur

19/07/22

Temps de lecture : 2 minutes

Auteur :

C’est la dernière ligne droite avant l’aboutissement de tous ces mois de travail dans nos vignes. À l’heure où j’écris ces lignes, la nature est plutôt clémente et promet de reléguer aux oubliettes la dernière campagne. La vendange sera précoce et nous l’espérons tous très belle.
Cependant, il faut rester prudent et vigilant, rien n’est fait tant que le raisin n’est pas pressé et nos amis aubois l’ont éprouvé récemment après un épisode de grêle. Je leur témoigne toute ma sympathie.

Les deux dernières années si compliquées nous ont montré à quel point les aléas climatiques destructeurs et la fluctuation des marchés pouvaient affecter notre filière. Comme nous ne sommes pas du genre à nous résigner, nous avons travaillé au sein de l’interprofession à l’adaptation de nos outils de régulation afin d’optimiser les bonnes récoltes pour lisser les mauvaises années.
C’est le principe de la sortie différée de réserve que nous vous avons présentée lors des assemblées régionales d’été et qui est détaillée dans ce numéro de La Champagne Viticole.
Quand cela sera nécessaire et possible, nous allons pouvoir cueillir tous les raisins de qualité dont nous avons besoin pour alimenter la filière et sécuriser économiquement nos exploitations.
Votre Syndicat innove, s’adapte au terrain mais reste fidèle à ses principes fondateurs : préserver l’intérêt commun et partager la valeur en maîtrisant scrupuleusement la production.

Certaines appellations qui vont au plafond de leur rendement sans anticiper la commercialisation, cherchent maintenant à subventionner des campagnes d’arrachage massif qui toucheraient plusieurs milliers d’hectares.
Nous, nous ne voulons pas cela en Champagne. Les décisions vendanges ne se prennent pas sur un coup de dés, elles sont le fruit d’une réflexion et de négociations serrées.
Il s’agit toujours de produire en fonction des prévisions de ventes à quatre ou cinq ans et du ratio de stock. C’est ainsi que nous préservons l’équilibre de la filière et le partage de la valeur.
Il faut avoir conscience de notre privilège : 20 000 exploitants qui vivent de 34 000 hectares, aucune région ne réussit ce tour de force.

Côté commerce, l’embellie se poursuit et notre champagne rencontre un public de plus en plus nombreux à travers le monde. Pourtant, là encore il convient de rester prudent car la récession menace et notre marché national peine toujours à décoller.
C’est pourquoi nous devons renforcer notre communication pour valoriser les cuvées des vignerons auprès de nos compatriotes.
Vous avez vu fleurir sur les panneaux urbains ces images drôles et décalées qui magnifient nos vignerons et vantent la diversité de nos vins. Nous sommes en phase avec les attentes sociétales : les consommateurs souhaitent des vins authentiques, incarnés par des artisans respectueux de leur terroir.
Vous avez été très nombreux à réagir positivement et nous en sommes heureux. Cette nouvelle campagne est emblématique de notre savoir-faire, c’est notre façon modeste et géniale d’afficher notre fierté de cultiver notre terre pour produire le plus prestigieux des vins.

Je vous souhaite du courage pour ces prochaines semaines, un bel été et une magnifique vendange.

Recherche

  • Par tranche de date

Recherches populaires :

Coopératives

Vendanges 2022

Oenotourisme

UNESCO

Viticulture durable

Plus d’articles

Haut les cœurs pour la vendange !

Dans quelques jours, les coups de sécateur résonneront dans l’ensemble de notre chère Appellation. Ce sera l’aboutissement d’une campagne culturale particulièrement éprouvante.

La Champagne au rendez-vous de ses engagements

Le 19 juillet, nous serons au bureau exécutif du Comité Champagne pour décider avec nos partenaires du négoce du rendement commercialisable de la prochaine vendange. C’est une décision que nous attendons tous, car elle va peser sur l’économie de nos domaines.

Priorité à l’emploi

Décidément, ce début de campagne 2024 est particulièrement éprouvant ! Après l’épisode de gel du 21 avril qui a touché 3 000 hectares dans la Côte des Bar, la vallée de l’Ardre et la Montagne de Reims, c’est la grêle qui s’est abattue les 11 et 12 mai sur près de 500 hectares au sud de la Vallée de la Marne...

Aux urnes, vignerons !

À l’heure où j’écris ces lignes, je reçois beaucoup d’informations sur les attaques de gel dans les vignobles de nos confrères du Jura, du sud de la France...

Vous souhaitez voir plus d'articles ?

Abonnez-vous

100% numérique

6€ / mois
72€ / 1 an

Numérique & magazine

80€ / 1 an
150€ / 2 ans

Magazine la Champagne Viticole