Richard Royer : un champagne bien en vue grâce à des lunettes en bois de fût

Temps de lecture : 5 minutes

Auteur :

Habilement, Richard Royer parle d’un “joli clin d’œil” quand il évoque le concept qu’il a co-créé avec Julien Douzal, un artisan du bois auvergnat, consistant à associer dans un coffret une de ses cuvées millésimées — “Mademoiselle Jeanne” — avec une élégante paire de lunettes en bois. Celle-ci est fabriquée à partir des douelles provenant…

Cet article est réservé aux abonnés.

A savoir

Les modèles de lunettes Wood Light en fût de chêne recyclé, vendus en coffret avec la cuvée du Champagne Richard Royer (série limitée à 100 exemplaires) valent 405 euros la paire.  

Un vigneron certifié Terra Vitis depuis 2011

Cela fait tout juste dix ans que Richard Royer gère l’exploitation familiale que sa grand-mère Micheline et son père Régis, notamment, ont développée avant de lui confier les rênes. Les anciens avaient l’assurance que le garçon, malgré sa jeunesse, saurait s’occuper des treize hectares de vignes et dynamiser l’affaire. Il s’est formé pour puisqu’il est sorti ingénieur de SupAgro à Montpellier et qu’il a obtenu en parallèle son DNO (Diplôme national d’œnologie). Soit deux Bac+5 en poche ! "Dès l’adolescence, je savais que je voulais poursuivre sur le chemin tracé par les générations précédentes, affirme-t-il en précisant qu’il a eu l’opportunité d’aller s’aguerrir au métier en effectuant des stages en Nouvelle-Zélande et en Australie dès sa sortie de l’école. A l’étranger, j’ai eu la chance de travailler avec un chercheur français spécialisé dans la génétiques des plantes", poursuit le vigneron de Balnot, attentif aux évolutions scientifiques et prompts à se lancer dans des expérimentations compatibles avec le respect des règles en vigueur en Champagne. Sur le plan environnemental, avant lui, son père avait commencé à enherber les vignes. "En 2005, la surface concerné avoisinait 1,5 hectare. Aujourd’hui, c’est 100 % de notre vignoble qui est enherbé", indique-t-il en notant que son père et la fréquentation du GDV lui ont permis de développer sa fibre écologique. Elle s’est matérialisée en 2011 avec l’obtention du label Terra Vitis, une démarche qui s’inscrit dans la viticulture raisonnée. "Le faire, c’est bien, mais il y a un moment où il faut aussi le faire savoir, et être en mesure d’expliquer ses pratiques aux consommateurs tout en leur disant que rien n’est figé. Avec les audits annuels et un cahier des charges du label en évolution, il faut travailler dans une logique de progrès continu. Améliorer toujours la qualité en respectant toujours plus l’environnement, voici ce qui me motive au quotidien", conclut ce garçon soucieux de trouver et restituer au mieux "l’expression du terroir de la Côte des Bar et de chacune de ses parcelles en fonction de la géologie".
<h3><strong>Julien Douzal sous le charme de l’artisanat champenois</strong></h3>   <img class="size-medium wp-image-10296" src="http://www.lachampagneviticole.fr/wp-content/uploads/2017/09/lunettes-fut-de-chêne-préparation-©Julien-Douzal-300x199.jpg" alt="" width="300" height="199" /> L'arisan Julien Douzal fabrique les lunettes à partir des douelles des fûts de chêne "Je me revoie en train de filmer de l’intérieur d’une cuve dans les installations de Richard Royer. On s’est bien amusé en réalisant un petit film (posté sur Youtube<sup>1</sup>) qui remonte le fil de notre histoire commune. Depuis notre immersion dans cette maison de champagne de la Côte des Bar où nous étions venus chercher le fut de chêne pour le ramener dans notre atelier, jusqu’à la dernière touche portée sur le produit final avec la gravure laser réalisée sur les branches des lunettes. En passant bien sûr par toutes les étapes du travail du bois effectuées avec la plus grande minutie sur nos machines de menuiserie", expose Julien Douzal. L’artisan à l’ancienne qui a eu l’idée de ciseler des lunettes dans le cœur des douelles d’un tonneau ayant fait son œuvre espère pouvoir faire de même un jour avec de vieilles lames de parquet provenant d’un illustre château. Pourquoi pas ? En attendant, il a pu effectuer ce premier travail original dans les règles de l’art, et la petite vidéo de ce “making of” bien sympathique résume en quelques minutes cette transformation aussi inattendue que géniale. Les images dévoilent la justesse des gestes opérés tant du côté du vigneron dans son jus que de l’expert en menuiserie au milieu des copeaux. La manière dont il éclate le fut d’un simple geste de la paume est un petit moment de cinéma à lui seul. "Ce qui était agréable dans ce travail, c’était de sentir les odeurs tanniques dégagées dans l’atelier lors du débitage des lamelles de bois. Elles m’ont retransportées à Balnot et rappelé le jour où Richard Royer nous a fait déguster ses vins clairs, nous apprenant à identifier la subtilité des arômes et les premières impressions en bouche avant même que ce breuvage ne repasse en fermentation pour devenir un effervescent champagne. Nos échanges sur nos pratiques respectives ont été bénéfiques à l’un comme à l’autre", suggère Julien Douzal, visiblement conquis par ce "produit unique" qu’est le champagne, fruit d’un "savoir-faire transmis de génération en génération". C’est le dirigeant de Wood-Light qui a la charge de commercialiser le coffret collector champagne-lunettes “Handcrafted with Richard Royer”. Au contact des clients, il ne manque jamais une occasion de leur expliquer ce qu’il a retenu de son immersion en Champagne. A commencer par la particularité du millésime Mademoiselle Jeanne : un vin élaboré "uniquement les grandes années à partir des meilleurs raisins ". Il connaît même le dosage des cépages assemblés par son partenaire vigneron :  "60 % de pinot noir et à 40 % de chardonnay !" <strong>Capacités techniques et sens du marketing</strong> "Je crois qu’avec nos produits et nos parcours respectifs d’artisans amoureux des matières que nous utilisons et en particulier du bois, nous parvenons à faire passer des choses, à véhiculer de l’émotion. Nous emmenons à la fois vers l’imaginaire et le très concret. Aussi, quelquefois, cela produit un effet "waaouuu !", s’exclame le fabricant de skis, en insistant sur l’importance de la qualité du relationnel établi avec la clientèle. J’ai un profil technique à la base, mais j’ai l’occasion de travailler en qualité de responsable produit, un métier qui nécessite de déployer des supports avant-vente. Pour réussir, il faut être à la fois en mesure de proposer de nouveaux produits, qualitatifs à tous les niveaux, portés par une marque identifiable. Sans oublier une communication efficace autour de cette marque", détaille Julien Douzal en abordant l’aspect marketing de l’opération Wood-Light-Champagne Richard Royer. "Résultat, les retombées médias sont au rendez-vous. Il ne se passe pas deux mois sans que nous ayons les honneurs d’une télé nationale, d’un magazine, en plus des articles régionaux régulièrement consacrés à notre innovation", se réjouit-il.   <sup>1 </sup>Voir la vidéo de cette rencontre exceptionnelle sur : <a href="https://youtu.be/Yi3N-GrG23Y">https://youtu.be/Yi3N-GrG23Y</a>

Recherche

  • Par tranche de date

Recherches populaires :

Coopératives

Vendanges 2022

Oenotourisme

UNESCO

Viticulture durable

Plus d’articles

Champagne de Vignerons en grande forme à Wine Paris 2024

Un stand collectif de quelque 600 m² surmonté de grands logos lumineux regroupant 68 vignerons et coopératives : la bannière collective Champagne de Vignerons a déployé les grands moyens pour renforcer sa notoriété auprès des nombreux professionnels internationaux du salon Wine Paris & Vinexpo, toujours en recherche de champagnes de terroirs.

Déposer sa marque… Pour quoi faire ?

« La marque constitue un passeport de commercialisation et un actif de valeur », affirme le cabinet de conseil juridique MIIP. Le SGV tenait une formation sur ce sujet, fin janvier à Épernay, pour en convaincre les vignerons.

Vous souhaitez voir plus d'articles ?

Abonnez-vous

100% numérique

6€ / mois
72€ / 1 an

Numérique & magazine

80€ / 1 an
150€ / 2 ans

Magazine la Champagne Viticole