“Nouvelles pratiques viticoles et impacts sociaux”, tel était le thème de la table ronde organisée par la Délégation des employeurs du SGV, en suite de son assemblée générale du 18 janvier dernier. D’où il ressort que la viticulture durable est l’enjeu des prochaines années. Verbatim… en résumé. A l’heure où les vignerons champenois s’engagent de…
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Pas plus d’absentéisme…
Quelques questions émanent des employeurs présents dans la salle : "Les employeurs n’ont-ils pas besoin de formation managériale ?" Thomas Mineur : "Il en existe déjà…" Maxime Harlin : "Oui, il faut nous apprendre à manager." Emmanuel Fourny : "C’est valable lorsque l’on a affaire à un groupe. Quand nous avons quelques salariés notre implication personnelle doit les inciter naturellement à nous suivre."
"Comment faire lorsque la situation exige qu’un salarié travaille le dimanche ? Qu’en dit son épouse ?" Emmanuel Fourny : "S’il faut travailler le samedi, on peut le demander aux salariés. Si c’est le dimanche… c’est pour l’employeur. Mais c’est surtout une question d’organisation." Benoît Déhu : "Cela peut être une contrainte, effectivement. Il ne faut pas abuser. Mais ça n’a pas été un frein pour mon exploitation."
"Ces nouvelles pratiques sont-elles plus dures pour les organismes et engendrent-elles une augmentation des arrêts de travail ?" Maxime Harlin : "On travaille dans un environnement plus sain. C’est un peu plus physique, c’est vrai. Mais on taille plus haut, on a moins mal au dos... Et la certification en viticulture durable prévoit de faire le point sur les choses à améliorer." Benoît Déhu : « J’ai surtout dit à mes salariés que l’on n’allait plus utiliser certains produits néfastes à la santé. Mais je ne note pas de cause à effet entre nouvelles pratiques culturales et absentéisme." Emmanuel Fourny : "Je ne constate pas plus d’absentéisme. Comme il y a davantage d’implication personnelle, le programme de travail est moins rébarbatif, et ça joue. Et puis l’usage du sécateur électrique me semble une évidence et facilite le travail…"
Les participants
Animée par Tony Verbicaro, rédacteur en chef de La Champagne Viticole, cette table ronde rassemblait trois vignerons et un membre de la Chambre d’agriculture de la Marne :
- Benoît Déhu, viticulteur à Fossoy, administrateur de la Délégation des employeurs, pratique la viticulture raisonnée sur son exploitation depuis de longues années, et le travail du sol depuis dix ans ;
- Maxime Harlin, viticulteur à Mareuil-le-Port, membre du Groupe des Jeunes Vignerons de la Champagne, dont l’exploitation est engagée en Haute Valeur Environnementale depuis 2016 et certifiée Viticulture Durable en Champagne ;
- Emmanuel Fourny, viticulteur à Vertus, pratique le travail du sol depuis huit ans ; la certification Haute Valeur Environnementale niveau 3 est en cours sur son exploitation ;
- Thomas Mineur, spécialiste des certifications environnementales à la Chambre d’agriculture.