Que faire des sarments ?
Depuis 2011, la circulaire Voynet du 28 avril 1998 interdit le brûlage à l’air libre des déchets verts. Le brûlage des déchets agricoles est quant à lui réglementé par l’article R.322.1 du code forestier.
Même si les sarments n’entrent pas tout à fait dans ces catégories et malgré une tolérance les concernant, un arrêté préfectoral peut interdire le brûlage dans le cadre d’une alerte « pollution particules fines ». Des sanctions par la gendarmerie sont dans ce cas possibles dans ce cas, ainsi qu’en cas de gêne pour le voisinage ou de danger pour la sécurité routière en raison de la fumée.
En ce qui concerne la certification VDC, un point mineur évoque le sujet : « La restitution au sol des sarments est entreprise pour entretenir le taux de matière organique. S’ils sont brûlés, ils font l’objet d’une valorisation énergétique. Toute exception est justifiée (impossibilité technique de valorisation au sol ou énergétique). »
L’économie réalisée par le retour des sarments au sol, exprimée en unités fertilisantes, est évaluée à :
Economies réalisées par le retour des sarments au sol
Economies réalisées par le retour des sarments au sol (en unités fertilisantes)
Densité des principaux types d’amendements de masse
Type d’amendement | Densité |
Écorces fraîches broyées | 0,3 à 0,5 |
Écorces compostées par fermentation spontanée en tas | 0,5 à 0,7 |
Compost vert | 0,6 à 0,7 |
Mélange écorces-fumier | 0,6 à 0,75 |
Fumier et amendements riches en azote | 0,65 à 0,9 |
Ces chiffres sont valables pour une production annuelle de sarments de 2 tonnes de matière sèche ou 4 tonnes de produits frais par hectare.
- La restitution de matière organique par les sarments est de l’ordre de 500 kilos par hectare et par an, ce qui représente par rapport aux besoins annuels, eux-mêmes estimés à 1 100 kilos, une économie de 45 %. Traduit en volume d’écorces, cet apport d’humus correspond sur 3 ans à l’équivalent de 20 mètres cubes d’écorces.
- Les sarments contribuent à la protection du sol. Le fait de les broyer finement facilite leur incorporation au sol et optimise le fertilisant. En revanche, l’effet des sarments broyés sur la protection du sol est rarement suffisant et doit s’accompagner d’autres mesures. De plus, les sarments non broyés peuvent venir encombrer les ouvrages hydrauliques en cas d’orages violents.
- À la taille, les temps de travaux sont réduits d’au moins 10% par rapport au brûlage.
Sur le plan phytosanitaire, dans l’état actuel de nos connaissances, le fait de laisser les sarments ne joue pas sur le potentiel de contamination des maladies de la vigne. Par contre, les souches, réservoirs de spores de champignons responsables des maladies du bois (eutypiose, esca, BDA) doivent être brûlées par précaution.
Sources : Comité Champagne ; guide « Viticulture durable en Champagne », édition 2022.