L’ensemble des crus de la Champagne a été frappé par l’épisode de gel qui a traversé la France dans la nuit du 19 au 20 avril dernier. Les températures sont descendues généralement jusqu’à -6°C. La température minimale a été enregistrée à la station de Chambrecy, à-7,3°C. Chacun des 319 villages de l’appellation a vu des vignes touchées. Les épisodes gélifs ont commencé dès le 18 avril, de façon quasi quotidienne jusqu’au moment de boucler cette édition de La Champagne Viticole, le 26 avril. Pour les services techniques du Comité Champagne, l’estimation doit être faite pratiquement parcelle par parcelle mais on déplore déjà entre 20 et 25 % de bourgeons détruits sur l’ensemble de l’appellation.
Le gel a marqué le vignoble de façon très inégale, selon les coteaux, et d’un cépage à un autre. La Montagne de Reims nord et ouest, la Vallée de l’Ardre, la Côte des Bar et le secteur ouest de Château-Thierry ont été les plus impactés par l’épisode de gel avec des atteintes de plus de 35 %. Les vignobles de la Vallée de la Marne et du secteur est de Château-Thierry, du Massif de Saint-Thierry, de la région d’Epernay et de la Grande vallée, de la Côte des blancs et du versant sud de la Montagne de Reims ont été touchés entre 10 et 35 %. La région de Congy-Villevenard, le Sézannais et le Vitryat ont été eux assez épargnés avec des atteintes de moins de 10 %.
La situation est d’ores et déjà délicate pour de nombreux vignerons, d’autant que généralement, le cycle végétal pouvait être en avance jusqu’à deux, trois semaines. Des exploitations champenoises ont eu recours àl’aspersion d’eau pour former des glaçons protecteurs. La Bourgogne, le Jura, le Val de Loire et le Languedoc-Roussillon ont également ététouchés par cet épisode de gel printanier.
L’an dernier, une vague de froid survenue les 26 et 27 avril avait anéanti des parcelles entières, en particulier dans la Côte des Bar.
Le projet de loi agricole adopté par l’Assemblée, le vignoble reste sur sa faim
À l’issue de trois semaines de débats autour de plus de 5 500 amendements, les députés ont finalement adopté le projet de loi d’orientation agricole le 28 mai. Pas d’avancées majeures pour le vignoble qui prend néanmoins acte des promesses du Gouvernement.