Gauthier Brisson, droit dans ses bottes

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Viticulteur, agriculteur, prestataire de services, Gauthier Brisson est un jeune homme aux multiples compétences. Très engagé dans la vie syndicale, il termine sa dernière année comme administrateur au sein du Groupe des jeunes. Il fait aussi partie d’une commission dans le cadre de Champagne 2030. Intelligent, carré et modeste.

Il n’a pas de plan de carrière. « Je fais les choses comme elles viennent. Mais j’avoue avoir surtout un vif intérêt pour la réflexion en commun, le partage, le jeu collectif. » Gauthier Brisson rassure. Il parle posément, ne manie pas la langue de bois, sait écouter et faire avancer les choses. La terre, il connaît. Il appartient à une génération d’agriculteurs et de viticulteurs de Bergères-les-Vertus dont les grands-parents ont toujours eu des contrats chez Duval-Leroy. Il a continué à être fidèle à cette maison et en vendant aussi au kilo pour l’Union Champagne par l’intermédiaire de la coopérative de Bergères-les-Vertus.
Gauthier Brisson exploite 2,89 hectares de vignes en tant que récoltant-coopérateur, ce qui lui laisse le temps de s’occuper de l’exploitation agricole familiale sur laquelle il cultive des céréales, des betteraves, de la luzerne. Il est arrivé à la prestation de services un peu par hasard. « Un cousin ne souhaitait pas investir dans un nouvel enjambeur. Je lui ai proposé de réaliser cette activité à sa place. Mais je ne travaille qu’avec des gens que je connais depuis longtemps. Je ne fais aucune prospection en tant que prestataire. »
Toutes ses activités lui conviennent à merveille. Elles satisfont son goût pour le mutualisme. « J’investis dans chacune environ un tiers de mon temps. » En agriculture, il travaille avec son père, Hervé, et deux collègues, Aurélien et Gabriel. « J’ai toujours connu les deux activités et je ne conçois pas la vie autrement. Mes racines terriennes remontent à près de 300 ans… »
Gauthier Brisson est un homme tranquille. Il semble presque étranger au stress. D’où sa faculté à travailler dans les vignes, dans les champs et de consacrer du temps au Syndicat général des vignerons et au travail de prospective pour Champagne 2030 au sein du CIVC, dans le groupe « Services aux ressortissants ». « Je m’y sens bien et j’aime y retrouver l’esprit champagne. On compare des scénarios d’évolution, on tente de trouver le juste milieu entre le probable et le souhaitable. J’y apprends beaucoup de choses. »
Ecouter, retenir, proposer : le jeune syndicaliste aime cela. « L’implication dans la réflexion collective est une grande source d’enrichissement. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes de grande qualité. Et qui ont un vrai désir de faire avancer les choses. » Du directeur général des services techniques du CIVC, Dominique Moncomble, au président de l’OIV, poste occupé un moment par Yves Bénard.
Son intérêt pour le travail de prospective au sein de Champagne 2030 lui est venu d’une expérience proche conduite avec le Groupe des jeunes vignerons. « Nous étions déjà dans cette optique avec Cap 2025 qui devait poser les bases de l’avenir de la Champagne. De Cap 2025 à Champagne 2030 il n’y avait qu’un pas à franchir. Du syndicalisme à l’interprofession. « Les réflexions que j’ai menées avec le groupe des jeunes me sont utiles. Elles montrent que nous étions déjà sur de bonnes voies. » Son investissement dans Champagne 2030 est important. Il représente de nombreuses réunions. Mais en dehors des brainstormings, il n’y a pas de devoirs à faire à la maison. « Je suis dans un groupe composé de trois négociants et trois représentants du vignoble. Nous partageons des idées, des expériences, des sentiments. Personne ne donne l’impression d’avoir la science infuse. » L’infusion se fait lentement, au contraire, pour aboutir à la quintessence. « On fabrique une boîte à idées pour construire la Champagne de demain, ensemble. »
Gauthier Brisson ne livrera pas de secrets. En revanche, il est conscient que les perspectives d’évolution sont moins favorables qu’il y a trente ans. « On ne peut pas être bon partout. Dans les vignes, à la vinification, sur des salons. Je connais des élaborateurs merveilleux qui avouent que le commerce n’est pas leur tasse de thé. » Et il souhaite aussi consacrer du temps à son épouse, Line, qui est ergothérapeute et à sa petite fille qui vient d’avoir huit mois.
Gauthier Brisson n’est pas pessimisme. Loin s’en faut ! « Je suis confiant. Il faut savoir réfléchir ensemble pour faire les bons choix. Autour de choses concrètes à mettre sur la table ». Son avantage est immense. Il connaît aussi bien les rouages du SGV que ceux de la Maison des Agriculteurs, à Reims, un énorme navire aussi. « Le SGV c’est une force colossale comme la FDSEA de la Marne qui est la plus importante fédération agricole de France. Dans ces structures on peut tout trouver. Et rencontrer des gens hyper compétents et ouverts. Il y a beaucoup de têtes bien faites et de têtes bien pleines. Il faut simplement savoir mettre parfois de l’huile dans les rouages et repérer les compétences. »

« L’implication dans la réflexion collective est une grande source d’enrichissement »


La révélation à Cramant
La vocation de Gauthier Brisson pour l’engagement syndical est née lors d’une assemblée de secteur à Cramant. « Il y avait des places d’administrateur à prendre. Je me suis dit pourquoi pas moi ? » Au sein du Groupe des jeunes le vigneron s’est régalé avec Cap 2025. Il s’est posé, en particulier, de nombreuses questions sur le problème de la transmission des exploitations. « Le métier demande de nombreuses compétences et de plus en plus de connaissances. Il faut savoir tout faire. »


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