La Champagne recrute !

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Attendue aux alentours du 25 août, avec un rendement fixé à 10 800 kg de raisin par hectare, la vendange promet d’être particulièrement dense cette année. Elle s’accompagne d’un besoin de main-d’oeuvre considérable, et reste un véritable tremplin pour les personnes éloignées de l’emploi.

Maxime Toubart, le président du SGV, aux côtés du préfet de la Marne, Denis Conus (à g.) et du président du Département, Christian Bruyen.


À l’issue de la réunion annuelle de fixation des rendements, le Syndicat général des vignerons, la préfecture et le conseil départemental de la Marne ont rappelé d’une même voix leur position quant aux problématiques de recrutement en période de vendange. « Une vendange pléthorique cette année qui s’annonce vraisemblablement avec quinze jours d’avance, dixit Maxime Toubart, président du SGV. Habituellement, entre 100 000 et 120 000 personnes sont recrutées pour la vendange en Champagne. On se situera plutôt entre 120 et 150 000 vendangeurs. » Seul bémol, le nombre de candidats s’amenuise au fil du temps, malgré les précieux relais que sont Pôle emploi, les réseaux sociaux ou encore le bouche-à-oreille, indémodable. « On l’explique notamment par des dates qui ne correspondent pas toujours, et par la pénibilité du travail dans les vignes. Nous n’avons pas de machine à vendanger, tout se fait exclusivement à la main. On espère que les jeunes et les étudiants répondront présents en août. »
Allocations préservées et vendanges partagées
Autre public visé : les demandeurs d’emploi. Et là aussi, les trois partenaires affirment leur volonté commune de faire bouger les lignes. « Cela fait dix ans qu’on prend en compte cette spécificité liée au travail saisonnier, rappelle le président du Département, Christian Bruyen. Avec la Caisse d’allocations familiales (Caf), nous avons fait en sorte que les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) ne voient pas leurs allocations minorées à cause de la vendange. » L’an passé, environ 400 Marnais ont bénéficié de cette mesure. Mais si la diminution des aides peut peser dans la balance, les questions logistiques telles que le transport, la garde des enfants ou encore le logement sont autant de freins pour de potentiels candidats en difficulté. D’où la création des « vendanges partagées » par le Club de prévention d’Epernay et ses partenaires, dont l’Etat. « Nous avons pour objectif d’étendre ce dispositif à Vitry-le-François en 2019, précise Denis Conus, préfet de la Marne. Il est vain de croire que des personnes éloignées de l’emploi depuis des années, comme des réfugiés politiques ou des femmes seules avec enfants, peuvent assumer, du jour au lendemain et dans de bonnes conditions, un nouveau travail. Cet accompagnement renforcé a concerné 47 personnes en 2017. C’est peu, diront certains, mais on avance pas à pas. »
Simplifier les démarches administratives
Pour faire face au manque de main-d’oeuvre, de plus en plus de viticulteurs ont recours aux solutions clés en main proposées par les prestataires. « Ils font appel à des travailleurs étrangers et gèrent directement les démarches administratives, explique Maxime Toubart. La vendange va s’étendre sur août et septembre. On aura donc l’obligation de réaliser deux fiches de paie. On compte beaucoup sur le gouvernement pour simplifier cette mission d’employeur que doivent assumer les vignerons. » Puis de déplorer le nombre de personnes en recherche d’emploi comparé aux offres non pourvues dans les vignes. « Alors qu’on manque de personnel sur cette période, et qu’il y a 1 000 CDI à pourvoir en Champagne. Le recrutement se poursuivra jusqu’aux alentours du 10 août. » Et à ceux qui hésiteraient à postuler parce qu’ils n’ont pas le permis, par exemple, il répond : « Ce qui compte, c’est de rencontrer le vigneron et de lui poser la question. On s’arrange souvent pour les repas ou le covoiturage. Même les horaires peuvent parfois être aménagés. Notre ambition, c’est aussi de faire travailler les gens qui sont sur le territoire. Et il y a du travail, dans tous les villages ! »

Maxime Toubart a rappelé la complexité des démarches administratives pour les employeurs saisonniers.

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