Assemblée générale du SGV : la force d’un collectif tourné vers l’avenir

Signe d’un moment très attendu par le vignoble et ses partenaires, l’assemblée générale du SGV a rempli le Palais des Fêtes d’Épernay jeudi 13 avril. Parmi les enjeux et défis que doit relever la filière champagne, l’emploi et la flavescence dorée sont deux dossiers qui nécessitent la plus grande vigilance.  

Temps de lecture : 4 minutes

Auteur : Guillaume Perrin

Signe d’un moment très attendu par le vignoble et ses partenaires, l’assemblée générale du SGV a rempli le Palais des Fêtes d’Épernay jeudi 13 avril. Parmi les enjeux et défis que doit relever la filière champagne, l’emploi et la flavescence dorée sont deux dossiers qui nécessitent la plus grande vigilance.

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La Champagne, le modèle gagnant

Dans son rapport d’orientation, Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons s’est voulu optimiste et volontaire pour relever les différents défis d’avenir qui attendent la filière champagne.   

 « Nous sommes un modèle gagnant dans la viticulture française notamment parce que, contrairement à d’autres, nous régulons et décidons des niveaux de classement en fonction de notre évaluation de l’évolution des marchés. Mais nous n’aurons de cesse de le dire, nous n’accepterons pas d’être une variable d’ajustement pour le négoce », a-t-il prévenu.   

Selon lui, l’avenir de la Champagne passe par sa capacité à maîtriser sa production pour proposer une « offre pérenne, suffisante, à la qualité irréprochable et répondant aux exigences sociétales ». De nouveaux outils de régulation sont d’ailleurs à l’étude au sein de l’interprofession pour « mobiliser la production au profit du collectif et des vignerons victimes d’aléas sanitaires et climatiques ».   

 « Nous avons beaucoup fait sur la qualité de nos vins qui sont reconnus partout dans le monde (…), la qualité n’est plus seulement celle de nos vins mais aussi de l’image que nous en donnons au travers de nos pratiques », a expliqué Maxime Toubart en se réjouissant que la Champagne soit à ce jour le premier vignoble pour les certifications.   

Le président du SGV a ensuite évoqué la publication dans la presse d’une tribune d’opposants à l’utilisation d’herbicides : « Prendre à témoin l’opinion publique via la presse et les réseaux sociaux n’est pas acceptable. De la même manière, je dénonce les pratiques de ceux qui ne font aucun effort en matière d’utilisation des herbicides, ils portent eux aussi la responsabilité de donner une mauvaise image de notre vignoble, a-t-il insisté avant de plaider pour le dialogue. La réussite de la Champagne est liée à un produit exceptionnel, une organisation unique et un collectif fort. Ce collectif ne veut pas dire obligatoirement un accord de tous et sur tout. Il traduit à un moment donné une vision collective et partagée et il est porteur d’une ambition forte ».   

Maxime Toubart en a également appelé au Gouvernement, aux parlementaires ou encore à la Commission européenne afin qu’ils créent les conditions pour favoriser une transition environnementale en tenant compte des réalités du terrain, et qu’ils rejettent les décisions manichéennes.  
« J’invite aussi les décideurs publics à venir passer du temps en Champagne et à s’inspirer de notre organisation qui repose non pas sur l’individualisme et les interdictions, mais sur la régulation et le collectif. Et à y voir de plus près et à regarder autour de nous, c’est un modèle gagnant ! »  

 

La croissance par la valeur

Économie florissante, cogestion, partage de la valeur et confiance : dans son traditionnel discours du déjeuner de l’assemblée générale du SGV, David Chatillon, président de l’Union des Maisons de Champagne et coprésident de l’interprofession, a plaidé pour l’unité de tous les opérateurs champenois.    

Le président de l’UMC s’est d’abord félicité des performances économiques de la « providentielle » année 2022 : 325,5 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros, un nouveau record.  

« Entre 2021 et 2022, notre chiffre d’affaires a progressé de plus de 600 millions d’euros dont presque 500 millions ne sont liés ni à l’effet volume ni à l’effet de change, mais à la valorisation proprement dite », a-t-il expliqué.   

Selon lui, pour les dix prochaines années, la seule perspective de croissance passe déjà par l’augmentation de la valeur : « On estime aujourd’hui qu’environ 130 millions de bouteilles sont très bien vendues à un prix départ supérieur à 25 € en moyenne. Nous disposons donc d’une capacité de croissance en valorisant mieux les autres 190 millions de bouteilles que nous expédions, ce qui pourrait porter notre chiffre d’affaires à plus de 8 milliards d’euros à volume constant. »   

David Chatillon a également vanté le modèle de cogestion de la filière qui « permet la réalisation des investissements amont et aval indispensables à l’enrichissement du mythe champagne, c’est-à-dire à la création de valeur future puis à son partage entre tous les acteurs de la filière ».  
Un partage de la valeur qui n’existe nulle part ailleurs qu’en Champagne et qui génère, selon lui, un climat de confiance permettant d’appréhender sereinement les prochaines négociations interprofessionnelles. « L’enjeu de la future décision sur l’organisation de marché dont la négociation s’ouvre est donc extrêmement important puisque c’est une condition préalable aux investissements indispensables à la prospérité de demain », a-t-il annoncé.  

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