Objectif Net Zéro Carbone

Le consensus scientifique et les rapports du Giec produits année après année confirment le caractère indéniable du changement climatique, qui s’illustre notamment par des phénomènes météorologiques violents de plus en plus récurrents : vagues de chaleur extrême, sècheresses historiques, incendies ravageurs…

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Guillaume Perrin

Le changement climatique, est en grande partie, la faute aux gaz à effet de serre émis générés par l’ensemble des activités humaines sur notre planète. Celles-ci contribuent aux conséquences de ce dérèglement global vécues par la filière vitivinicole ces dernières années. Pour tenter d’atténuer ce phénomène inéluctable, la Champagne participe à l’objectif français et européen de neutralité carbone à l’horizon 2050, en lien avec l’accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique.

 

État des lieux : un consensus face à l’urgence climatique

Les objectifs internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont nés de mesures et de constats scientifiques compilés de longue date. Les prévisions concernant l’avenir du climat sont pessimistes.

Pour limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C, « nous devons diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) dès aujourd’hui et les réduire de près de 50 % d’ici à 2030 », martèle le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Ces scientifiques ont souligné dans une communication du 20 mars que « nous disposons de plusieurs solutions réalistes et efficaces pour réduire les émissions de GES (lire encadré) et pour nous adapter au changement climatique d’origine humaine. » Ces mêmes experts notent toutefois que « la cadence et l’envergure des mesures prises jusqu’ici […] ne sont pas suffisantes pour faire face au changement climatique. »

Les projections basées sur l’indice de Huglin (somme de températures sur le cycle végétatif) font notamment basculer la Champagne d’un climat « tempéré » à « tempéré chaud » dès la fin de ce siècle, soit la catégorie dans laquelle figure actuellement Montpellier. À noter que de telles conditions ont été relevées dans la région en 2003, 2018, 2020 et 2022…

Les consommations énergétiques accélèrent

Jean-Marc Jancovici, invité de l’assemblée de l’Association Viticole Champenoise en décembre 2022, a pointé du doigt un phénomène entraînant l’augmentation de l’effet de serre par accumulation de carbone dans l’atmosphère. Les consommations de différentes énergies augmentent et s’accumulent depuis le début du xxe siècle, sans que les usages des sources d’origine fossile baissent en parallèle, du fait d’une croissance du parc de machines et d’automobiles. « Il est urgent d’entrer dans une logique de sobriété et de prioriser les dépenses énergétiques », a-t-il lancé.

Afin de contenir les incidences du réchauffement climatique et de tenter de respecter l’accord de Paris signé en 2015 – limiter l’augmentation de la température à +1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels -, il faut viser la neutralité carbone à l’échelle de la planète d’ici 2050. « Cela signifie que les émissions de GES qui n’auront pas été réduites devront être compensées par des puits de carbone », explique l’entreprise CarbonAct.

Cependant, les entreprises, y compris dans le domaine vitivinicole, ne peuvent s’afficher « neutres en carbone » ; elles peuvent seulement contribuer à l’objectif mondial de neutralité. Et les domaines d’application sont variés, ce dont la Champagne a pris conscience dès 2003.

 

Guillaume Perrin avec la collaboration du Comité Champagne


L’EFFET DE SERRE EN QUELQUES MOTS

L’ONU définit l’effet de serre comme « un phénomène naturel indispensable à la vie humaine et à celle des espèces. » En piégeant une partie de la réverbération des rayons du soleil sur la Terre dans une couche de gaz située à basse atmosphère, la température moyenne à la surface de la Terre se maintient autour de +15 °C, au lieu d’environ –18 °C sans GES.

Une corrélation a été établie entre la concentration des GES dans l’atmosphère, en hausse constante depuis la révolution industrielle, et l’élévation des températures sur toute la planète. Lors de la mesure des émissions de GES, plusieurs gaz sont étudiés :

  • la vapeur d’eau (H2O) : évaporation, évapotranspiration… ;
  • le dioxyde de carbone (CO2) : combustion des énergies fossiles, déforestation… ;
  • le méthane (CH4) : dégradation anaérobie de la matière organique, mines de charbon, élevage de ruminants, rizières… ;
  • le protoxyde d’azote (N2O) : utilisation d’engrais azotés, transformation des matières azotées dans les sols, industrie chimique… ;
  • les halocarbures et hydrocarbures fluorés (CFC, HFC, HCFC, PFC, SF6) : fluides frigorigènes (gaz réfrigérants), mousses plastiques, composants électroniques, double vitrage… ;
  • l’ozone troposphérique (O3) : son augmentation dans l’atmosphère est la conséquence du rayonnement solaire sur des précurseurs, essentiellement générés par l’usage de combustibles fossiles.

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