Relever le défi de l’emploi

10/10/22

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Les fermentations sont en cours, la grande qualité des raisins avec de bons degrés et un état sanitaire parfait laissent espérer un millésime solaire. De plus, les volumes inespérés nous ont permis de reconstituer notre réserve individuelle que nous avions tous largement entamée pour compenser les pertes de la récolte précédente. Votre Syndicat a pesé de tout son poids pour convaincre le Gouvernement et l’Inao de relever le rendement butoir afin de profiter au maximum de notre nature généreuse et qualitative. Quand on a la chance d’avoir de si beaux raisins, on ne doit rien gâcher. Ce fut une campagne sereine dans les vignes, tant mieux.

En revanche, dans nos exploitations, nous avons de sérieux problèmes côté recrutement. Comme les autres vignobles, la Champagne connaît une importante pénurie de main-d’œuvre qui s’accentue d’année en année. Bien sûr, il y a une composante sociétale. Dans tous les secteurs, on constate la même chose : le rapport au travail et à l’effort des jeunes générations évolue. Il faut l’accepter : les temps où l’on ne comptait pas les heures sont révolus. Pour répondre à ce défi de l’emploi, nous devons batailler sur plusieurs axes.

Déjà, communiquer sur l’attractivité de nos métiers. La crise Covid a redonné de la visibilité à la ruralité, profitons-en. Nous sommes des ruraux qui élaborent un produit au succès mondial phénoménal. Nous sommes des artisans de la terre qui utilisent des technologies innovantes. Nous nous engageons collectivement vers le progrès environnemental. De ces points de vue, nous sommes en phase avec les aspirations d’une grande partie de la jeunesse. Faisons-le savoir.

Nous demandons de la souplesse et des outils adaptés à la réalité du terrain pour sécuriser et développer nos emplois saisonniers.

Ensuite, il y a la formation de nos employés. Il est nécessaire de les accompagner vers plus de technicité pour leur permettre d’évoluer dans nos exploitations et ainsi pérenniser les emplois. Le Service Employeurs du SGV est à votre écoute pour tous vos projets de formation notamment grâce au partenariat noué avec l’opérateur Ocapiat. Nous y reviendrons prochainement.

Enfin, nous subissons des contraintes administratives qui nous freinent dans nos démarches d’embauche. Votre Syndicat profite de tous les moments d’influence possibles – tournées vendanges, accueil de députés ou encore conférences de presse – pour porter les revendications des employeurs du vignoble. Nous défendons pied à pied les maintiens du dispositif TO-DE, des dérogations du temps de travail et du Tesa simplifié. Nous demandons de la souplesse et des outils adaptés à la réalité du terrain pour sécuriser et développer nos emplois saisonniers.

Par ailleurs, nous continuons à dénoncer la rigidité de la législation en matière d’hébergement des travailleurs et le système inadapté de dérogations individuelles ou collectives. Ces normes sont totalement contreproductives et précarisent même les saisonniers. L’emploi et le logement des vendangeurs sont des sujets médiatiquement très sensibles, on l’a vu récemment lors d’un reportage télévisé. La Champagne est une cible, nous le savons. C’est pourquoi il faut rester vigilant quant à nos pratiques et à celles de nos prestataires. Déjà par respect pour la dignité des saisonniers qui récoltent nos précieux raisins, mais aussi pour valoriser l’image de la Champagne auprès des consommateurs de plus en plus sensibilisés au RSE.

Pour finir, je voudrais saluer tous ceux, viticulteurs, chambres d’agriculture, Comité Champagne et collaborateurs du SGV, qui se sont mobilisés pour les prospections jaunisses. La flavescence dorée représente une menace très importante pour notre vignoble et il faut la combattre.
Et comme toujours en Champagne, ce n’est que solidaires et unis que nous progresserons.

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