Restructuration et développement

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Deux grands axes politiques se sont dégagés lors de l’assemblée générale de la Fédération des coopératives vinicoles de la Champagne (FCVC) qui s’est tenue le 30 mars dernier à la Covama à Château-Thierry : la restructuration de son réseau de coopératives locales et la poursuite du développement des marques internationales de notoriété. Les coopératives ont été…

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Francis Lamisse : "Une filière qui se porte bien est une filière structurée"

Invité de l’assemblée générale de la FCVC, Francis Lamisse, délégué général du Haut Conseil de la Coopération Agricole, a livré une intervention sur les enjeux de la filière viticole française ainsi que sur la place de la coopération au sein de la filière. Le vignoble français a des forces. Le vin illustre très bien l’excellence française en matière de savoir-faire. La France est d’ailleurs souvent considérée dans le monde comme le pays du vin. Les chiffres de 2017 le prouvent : le chiffre d’affaires des vins et spiritueux a poursuivi sa croissance pour atteindre 12,9 milliards d’euros. Cette performance consolide la place du secteur au rang de second excédent commercial. Cependant, le vignoble français a aussi des faiblesses. Les producteurs subissent la concurrence des pays du Nouveau Monde. Ils sont notamment confrontés à l’érosion de leurs parts de marché à l’export. Les producteurs ont également parfois du mal à s’adapter aux attentes des marchés national et international. Francis Lamisse a présenté certains enjeux auxquels est confrontée la filière viticole. Tout d’abord, elle doit consolider ses parts de marché et créer de la valeur. Pour cela, M. Lamisse confirme les propos tenus par Eric Potié plus tôt dans la matinée : les acteurs de la filière dont la coopération doivent, en plus de se restructurer, investir dans des concepts marketing, de communication même si cela peut paraître plus abstrait et donc plus risqué afin de construire des marques à forte notoriété. Ainsi, par exemple, l’oenotourisme est un domaine prometteur et créateur de richesse pour les acteurs de la filière. Aujourd’hui, même si ces derniers ont déployé une offre riche et diversifiée qui génère 5,2 milliards de chiffre d’affaires annuel, le potentiel économique de cette activité reste encore insuffisamment exploité, en France comme à l’international. Pourtant, l’œnotourisme est une déclinaison du marketing qui génère de la valeur et permet ainsi de se rapprocher du consommateur et de créer un lien avec lui. Projet d’entreprise partagé par les adhérents De plus, les opérateurs doivent être compétitifs. Le rendement est un élément clé. Cependant, cela n’est possible qu’en prenant en compte les attentes sociétales sur la préservation des ressources naturelles. Aujourd’hui, de nombreuses coopératives sont particulièrement engagées dans certaines démarches du type Responsabilité sociales et environnementales (RSE) ou Haute valeur environnementale (HVE). En outre, pour que les coopératives restent compétitives, il est indispensable que leur projet d’entreprise soit partagé par l’ensemble de leurs adhérents et ceux-ci doivent avoir contribué à son élaboration. Les coopératives doivent également être attentives à la qualité de la performance économique de leurs projets afin d’optimiser le revenu de leurs sociétaires mais également de créer de la richesse au niveau de l’entreprise. Ensuite, en termes de politique de santé publique, la filière doit continuer de jouer son rôle d’acteur de la prévention par des actions d’envergure de formation et de sensibilisation aux bienfaits d’une consommation responsable qui permet ainsi une meilleure promotion du vin en lien avec la gastronomie française. Enfin, une filière qui se porte bien est une filière structurée. Pour défendre les intérêts de la filière en général et des producteurs en particulier, il est indispensable de consolider les organisations interprofessionnelles mais également coopératives. Pour illustrer ses propos,Francis Lamisse a mis en lumière l’exemple de l’organisation interprofessionnelle et coopérative champenoise, base d’une croissance partagée entre les différents acteurs de la filière.

Les autres thèmes abordés

  • Les accords interprofessionnels
La FCVC a rappelé que la coopération est profondément attachée au partage de la valeur entre le vignoble et le négoce. En effet, "le partage de valeur doit continuer à illustrer l’idée que deux éléments indissociables sont à la base de la réussite de la Champagne : l’expertise de ceux qui produisent le raisin selon les règles définies pour l’appellation Champagne et les performances des metteurs en marché. On partage de la valeur parce que vignoble et négoce reconnaissent mutuellement qu’ils contribuent chacun à leur niveau à créer de la valeur", énonce Fabrice Collin.
  • La viticulture durable en Champagne
La certification individuelle dans un cadre collectif est un outil particulièrement adapté aux coopératives. La FCVC encourage les coopératives à accompagner leurs adhérents vers la viticulture durable. "Outre l’intérêt de la démarche en elle-même, il s’agit d’un excellent moyen d’établir ou de maintenir une relation privilégiée avec son sociétariat, voire de susciter l’envie d’adhérer", souligne Jean-Marie Pougeoise.
  • Les Jeunes Talents du Champagne
La FCVC est partenaire de la 7e édition du concours des Jeunes talents du champagne. Cette aventure est désormais ouverte aux vignerons coopérateurs pour la catégorie assemblage. "Cette manifestation va nous permettre de parler autrement de la coopération champenoise", précise Laurent Klepka.
  • Le projet de communication
Xavier Muller présente le projet de communication que la FCVC souhaite mettre en place. Ce projet a pour objectif de valoriser le choix coopératif et ainsi "renforcer le sentiment de fierté des adhérents des coopératives voire de susciter l’envie d’adhérer chez des vignerons". Pour mettre en œuvre ce nouveau projet, la FCVC a souhaité travailler avec l’agence Hachetag. Dans un premier temps, des portraits de vignerons coopérateurs de tous horizons seront diffusés.
  • Le projet de Fédération Grand Est
"Pour défendre au mieux les intérêts des coopératives et ainsi être représentatifs sur l’échelle nationale mais également pour développer les services rendus aux coopératives", Eric Potié précise que la FCVC a fait le choix d’aller vers une fusion qui devrait aboutir à très court terme à la réunion de toutes les fédérations agricoles et viticoles de coopératives de la région Grand Est.

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