Un levier d’accompagnement collectif pour le portage du foncier

Le foncier viticole champenois est un bien à la fois rare et cher. Cher, car jusqu’en 2012, son prix a continuellement progressé à la hausse ; depuis 2012, le SGV et la Safer ont travaillé conjointement pour limiter la spéculation sur le foncier champenois. Rare car le marché des biens libres est limité. Mais aussi car les locations se sont raréfiées avec la montée en puissance du travail à façon. Ces deux constats sont de nature à générer des difficultés quant à la transmission des exploitations.

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Pour répondre à la problématique du prix du foncier, depuis près de 10 ans, le vignoble champenois réfléchit à la mise en place d’outils permettant d’accompagner les exploitants dans le portage du foncier. De nombreux exploitants ont sollicité La Coopération Agricole Grand Est et le SGV pour les accompagner dans le portage du foncier. Cela s’est traduit notamment par la création d’un Groupement Foncier Viticole (GFV) en 2012 pour aider un exploitant de Vincelles à conserver l’exploitation de son foncier, mais également par la mise en place d’un partenariat entre La Coopération Agricole Grand Est et France Valley auquel ont été associés le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne et la Safer Grand Est en 2019.
Pour compléter ces outils, La Coopération Agricole Grand Est et le Syndicat Général des Vignerons de Champagne ont défini le cadre d’un partenariat avec les Groupements Fonciers Agricoles Mutuels (GFAM) de la FDSEA. Les GFAM sont des sociétés civiles qui permettent d’organiser un patrimoine foncier et d’en faciliter l’exploitation en donnant par bail l’exploitation agricole à un fermier. Concrètement, l’objectif est de sécuriser l’exploitation de vignerons amenés à perdre des surfaces en assurant l’acquisition des vignes par un GFAM qui leur donne ensuite les vignes à exploiter par bail à long terme.

Le premier projet de portage voit son aboutissement d’ici peu puisque l’appel à porteurs de parts a été lancé juste après les vendanges. Les exploitants champenois pourront jouer un rôle essentiel dans ce dispositif en choisissant de souscrire des parts dans ces Groupements Fonciers Agricoles Mutuels afin de maintenir les vignerons en place, de préserver les équilibres champenois et le foncier au vignoble.
Pour tout renseignement complémentaire, il est possible de joindre :

  • Élise Le Henaff, Syndicat Général des Vignerons de la Champagne : 03 26 59 55 21 ;
  • Élise Desmoulins, La Coopération Agricole Grand Est : 03 26 59 55 25.

Interview : Arnaud Filhol, directeur de France Valley

Pouvez-vous présenter France Valley en quelques mots ?
France Valley est une société de gestion de portefeuille, agréée par l’Autorité des Marchés Financiers pour concevoir, commercialiser et gérer des solutions d’investissement à destination des épargnants. C’est ainsi que nous comptons plus de 12 000 clients-investisseurs qui nous ont fait confiance, via leurs conseillers financiers, pour investir dans les domaines forestiers et viticoles, sous la forme de Groupements Fonciers ou de Foncières. L’attente des épargnants pour l’investissement dans des actifs tangibles est telle que nous sommes devenus le premier investisseur foncier de France.

En quoi le vignoble champenois est-il intéressant pour France Valley ?
Il nous a permis d’associer à un produit financier ses caractéristiques uniques : en premier lieu, c’est un produit haut de gamme – pour ne pas dire de luxe – car le vignoble est impossible d’accès directement et le champagne véhicule une image très puissante. En deuxième lieu, la pratique du bail à métayage, moins répandue dans les autres appellations, permet de dégager des revenus provenant de la vente de raisins et non de la perception de loyers : cela fait de nos solutions d’investissement de véritables petites PME exploitantes. Enfin, la réserve individuelle dont bénéficient ces solutions est un atout considérable face aux aléas climatiques et sanitaires.

Quels sont vos critères de sélection ?
Nous avons constitué un patrimoine d’environ 16 ha, concentré sur la Marne, dont près d’un quart en grands et premiers crus. Compte tenu de cette base solide, nous nous ouvrons désormais à tous les secteurs de l’Appellation, pour peu que nous soyons en présence de vignes occupées par des vignerons dynamiques, et engagés ou prêts à s’engager dans la transition HVE, VDC ou bio. En effet, près des deux tiers de nos partenaires exploitants sont certifiés. Enfin, nous sommes capables d’intervenir sur quelques dizaines d’ares jusque plusieurs hectares.

Êtes-vous satisfait du travail réalisé en commun avec La Coopération Agricole Grand Est, la Safer et le SGV ?
Rappelons qu’outre le fait d’offrir des perspectives de performances financières dans un cadre fiscal favorable à nos clients, notre vocation est de permettre le maintien ou l’installation de vignerons qui ne peuvent acquérir les vignes qu’ils exploitent. Nos clients y sont attachés et nous sommes fiers de ce rôle. À cette occasion, nous avons découvert le travail considérable, souvent d’ailleurs un travail de fourmi sur le terrain, réalisé par La Coopération Agricole Grand Est, la Safer et le SGV au service des vignerons. Sans eux, cet outil, qui fédère les épargnants au service du foncier champenois, n’existerait tout simplement pas.

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