La RSE, responsabilité sociétale des entreprises, était au cœur de l’assemblée générale de la Commission des Viticultrices, qui a signé sa renaissance jeudi 2 mars à Chouilly.
Climat, place des femmes : une Commission des Viticultrices engagée en Champagne
La RSE, responsabilité sociétale des entreprises, était au cœur de l’assemblée générale de la Commission des Viticultrices, qui a signé sa renaissance jeudi 2 mars à Chouilly.
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Malgré des progrès, des inégalités subsistent en Champagne
Océane Carneiro, doctorante en sociologie à l’université de Reims Champagne-Ardenne au sein du laboratoire CEREP, cherche à répondre depuis plus d’un an à la question des conditions de travail et de santé des vignerons et vigneronnes de Champagne.
Selon les premiers résultats de ses enquêtes, près de 40 % des chefs d’exploitations viticoles en Champagne sont des femmes, bien au-dessus de la moyenne des bassins viticoles français située à 26,8 %.
Cependant, les Champenoises dirigent en moyenne des exploitations plus petites (2,14 ha de SAU contre 3,17 ha pour les hommes) et s’installent plus tard (plus de 35 ans et demi contre un peu plus de 29 ans et demi pour les hommes), affichant davantage de diplômes délivrés dans le cadre d’études supérieures, mais moins de formations agricoles.
Concernant la production, il apparait que les vigneronnes champenoises vinifient moins au sein de leurs exploitations et recourent davantage à la prestation de service, tout en affichant moins d’heures de travail hebdomadaires et plus de temps partiel.
Il est à noter que les périodes de maternité, en fonction du profil des viticultrices (salariées ou cheffes d’exploitation), peuvent être subies comme des obstacles ou vécues comme un choix stratégique afin de viser un équilibre familial optimal.
La répartition des tâches dans les exploitations reste très genrée : très peu de femmes déclarent être investies dans la vinification ou la vie syndicale, des activités jugées « plus prestigieuses » et nettement plus visibles. À contrario, les activités de bureau ou de relations avec la clientèle sont majoritairement gérées par les femmes.
Pour réaliser ses travaux, Océane Carneiro s’est appuyée sur une série d’entretiens menés auprès de 29 femmes et 21 hommes chefs d’exploitation, âgés de 23 à 74 ans. Des données statistiques devaient également être recueillies par e-mail auprès de la population adhérente au SGV, mais la chercheuse déplore avoir reçu « à peine 200 (réponses) exploitables », la contraignant à coupler ce questionnaire aux chiffres des recensements agricoles menés par le ministère de l’Agriculture.
« Les femmes sont indéniablement présentes dans le paysage viticole en Champagne en tant que cheffes d’exploitation (…). Mais malgré un panorama qui tend dans un premier temps vers une égalité, nous constatons que de nombreuses inégalités perdurent au sein même de ce travail », conclut la doctorante.
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