A Hautvillers, la coopérative gagne son pari lancé en 2014. Sa marque premium Hélène Delhéry « La Perle du Champagne » commercialise 20 000 bouteilles et l’objectif annuel de 80 000 cols est visé. Une réussite que l’on doit beaucoup à la personnalité de la chef de cave, l’énergique Gabrielle Bouby. Parmi ses prochains challenges : le lancement d’un champagne…
Une perle à Hautvillers
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Garder notre goût, notre style
A la coopérative (cinq salariés à temps complet et bien sûr des saisonniers) 168 adhérents travaillent 72 ha à Hautvillers et les proches alentours. Meunier dominant, pinot noir et chardonnay qui grignote du terrain avec aujourd’hui 25 % des surfaces. "Tout est vinifié ici, avec une partie restituée en bouteilles aux adhérents et une autre vendue au négoce. Nous tirons environ 250 000 bouteilles chaque année, dont 20 000 pour notre marque Hélène Delhéry", résume Brunot Mérot. "Nous avons un processus standard de vinification, en cuves inox, et je travaille particulièrement les lies de blancs", explique Gabrielle. Bien travailler la liqueur de dosage Les champagnes actuellement sur le marché résultent majoritairement de l’année 2012, assemblés à des vendanges 2011 et 2010. "Je garde toujours à la coopérative une base de l’assemblage de l’année précédente, qui intégrera l’assemblage de l’année en cours, précise Gabrielle, c’est essentiel pour notre linéarité de goût et de style." Les cuvées vieillissent au moins trois années en cave, même pour le BSA : "Nous préférons attendre et montrer que l’on prend le temps de travailler nos vins." Bien travailler la liqueur de dosage est aussi capital pour la chef de cave, qui dévoile seulement que "ce n’est pas du vin jeune et ce n’est pas du vieux vin". Nous savons juste que le chardonnay domine. Fort potentiel pour la marque Chaque saison, les adhérents sont conviés à la dégustation des vins clairs et Gabrielle Bouby gère les assemblages avec Jean-Marc Guillemot, de l’institut œnologique de Champagne. "On arrive à cerner des secteurs, à les identifier en fonction des terroirs et du travail des vignerons", précise Gabrielle. Parmi des adhérents monte un intérêt pour la norme HVE, voire le travail en bio. "Nous sommes à l’écoute et nous nous adapterons, on ne s’interdit rien, acquiescent Bruno et Gabrielle, mais il faudra bien sûr un volume suffisant au pressoir." Concernant la marque, l’avenir est teinté d’optimisme. "Avec les contraintes de temps, de moyens humains et financiers dont nous avons pleinement conscience, nous savons que notre potentiel peut atteindre 80 000 bouteilles par an", chiffre Gabrielle.Un circuit dévoile les caves classées à l’Unesco
Splendide œuvre des moines, alternance de briques et carreaux de craie, les caves de la coopérative (XVII-XVIIIe siècle) sont l’un des sites inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. La mise en place d’un circuit oenotouristique s’imposait. Ainsi, pendant les vendanges notamment, les visiteurs apprécient de déambuler dans un site de production en pleine effervescence. Plusieurs centaines de personnes ont déjà été accueillies, avec Gabrielle ou Coralie comme guide mais aussi des adhérents et administrateurs. Le circuit est encore en période de test. La question se posera de créer un poste dédié au développement de cette activité, si le succès se confirme. Vinothèque et accueil VIP Les visiteurs, majoritairement étrangers et par petits groupes, sont ravis de tout voir (pressoirs dont un Coquard, cuverie, caves). Le contact se crée aussi avec les salariés cavistes, dont Olivier Vaudran, qui répond volontiers aux questions. Gabrielle confirme cette phrase que les touristes prononcent souvent : "On a enfin compris comment on fait du champagne." Un autre projet verra le jour dans ces caves de craie dure. La création d’une vinothèque, avec accueil VIP pour déguster et accueillir notamment les importateurs. Gabrielle raconte que dans le prolongement de l’espace envisagé, un recoin débordait de remblais. Elle a donc suggéré aux cavistes Olivier et Dominique d’ôter un peu de gravats pour rendre le lieu plus propre. "Une semaine plus tard apparaissait un ancien escalier, qui sera lui aussi mis en scène et en lumière lorsque naîtra la future vinothèque", se réjouissent Gabrielle et l’équipe.Recherche
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