À Polisy, Annie est de toutes les initiatives qui permettent d’améliorer le cadre de vie et de gagner en attractivité pour développer l’activité des exploitations viticoles comme des autres acteurs socio-économiques de ce village de la Côte des Bar qu’y s’embellit à vue d’œil. Une vision d’avenir et une énergie déployées au service du collectif…
Une vigneronne portée par le sens du collectif
Temps de lecture : 5 minutes
Installée il y a 20 ans, en… 2001
Annie est la benjamine d’une famille - celle fondée par Roland et Danièle Moyat-Jaury -, qui compte trois filles dont on notera que les prénoms finissent tous en « ie », ce qui, quelque part, rime avec Polisy. L’aînée, Cathie, est professeure de musique. La deuxième, Claudie, est viticultrice, établie dans le village voisin de Polisot (Champagne Moyat-Jaury Guilbaud). « Durant plusieurs années, avec Claudie, nous avons travaillé ensemble sous forme d’entraide, en misant sur nos complémentarités. En 2018, j’ai fait le choix d’exploiter seule mes 3,86 ha en réalisant tout le travail manuel et en confiant le travail mécanique à un prestataire qui n’est autre que Vincent Martin, l’actif président de la section locale du SGV - et administrateur du Syndicat - avec qui nous partageons une même vision de la profession. Au passage, cela m’a permis de dégager du temps pour d’autres engagements… », explique Annie, mobilisée et passionnée par son métier depuis 20 ans, mais aussi par l’action au service des vignerons et de la population de son village. « Mes études m’ont conduite vers un BTS Action commerciale, que j’ai décroché en 1999. Mais, dans la foulée, je suis venue travailler deux ans comme employée viticole sur l’exploitation de mes parents. En 2001, je me suis installée en entreprise individuelle », précise-t-elle. Comme quoi, les années en « 1 » ne sont pas forcément des années de rien !Un « déclic » avec la Route du Champagne 2019
Deux superbes bouchons aussi élégants — de véritables oeuvres d’art signées d’Élodie, Réol et Constant Beaufort, vignerons hyper créatifs basés à Polisy - qu’explicites trônent désormais aux deux entrées du village. L’un de ces totems ciselés dans le métal illustre les 7 principales activités réalisées dans les vignes, l’autre raconte les 7 principales étapes de l’élaboration du champagne, en cave. « Les dessins préparatoires, les découpes et l’assemblages de pièces sont à mettre à l’actif d’une famille de Polisy très mobilisée autour de ce projet, mais l’implantation des oeuvres, avec la réalisation des socles, l’éclairage, la mise en valeur des lieux, sont le fruit d’un énorme travail collectif entrepris par les habitants, qu’ils soient bricoleurs ou pas », se réjouit Annie Moyat-Jaury en n’attendant plus qu’une chose : le retour à une vie normale (hors contraintes Covid), afin de pouvoir inaugurer ces bouchons à l’occasion d’un événement festif et rassembleur. « Ces oeuvres transmettent à la fois la dynamique créée dans notre village autour de la qualité de vie et de la mise en valeur du patrimoine et le savoir-faire qui est le nôtre », résume celle qui s’est investie très tôt dans les actions déployées par le Comité des loisirs. Depuis lors, elle n’a eu de cesse d’impulser des choses, de rechercher l’osmose. « La Route du Champagne 2019 de Cap’C, baptisée Vallée de l’Arce en Seine, aura été un déclic pour fédérer les énergies, démultiplier les projets. Quelle cohésion, quel engouement ! », remarque-t-elle, toujours portée par cet élan. Placée à la tête de l’équipe des bénévoles (80 personnes pour 190 habitants au total dans le village) en charge de la réussite de cet événement populaire, elle a fait ses preuves en misant tant sur l’intergénérationnel que sur l’interprofessionnel. « Quel bonheur de pouvoir cultiver nos compétences ! », ajoute Annie en remerciant la maire, Élisabeth Dubraud, pour l’aide apportée et la confiance accordée. Cela va permettre de continuer dans la voie tracée à travers l’aménagement d’une aire de pique-nique autour d’un bouchon, en bordure de rivière, et ultérieurement la création ex-nihilo d’un point de vue au lieu-dit Dasme-Nesle. « Pour ce projet, nous avons reçu le soutien de la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne. Dans le cadre de la Commission embellissement, une paysagiste nous accompagne dans ce projet afin d’exprimer tout le potentiel du site ». Les visiteurs apprécieront le large panorama offert sur les villages situés aux portes de différentes vallées mais aussi la quiétude naturelle des lieux. « Sur le plan oenotouristique, nous partageons le projet riceton de voie verte empruntant l’ancienne voie de chemin de fer sur laquelle circulait naguère le Tacot. Nous envisageons aussi, grâce à des QR Codes, de faire vivre divers lieux du patrimoine local tels le musée du papa de Vincent Martin ou la vinée réhabilitée par mes parents sur leur propriété… » Et, la connaissant, c’est loin d’être fini !Recherche
Recherches populaires :
Coopératives
Vendanges 2022
Oenotourisme
UNESCO
Viticulture durable
Plus d’articles
Agathe et Thomas Guyot : la tradition agricole au service du progrès
Sœur et frère, ils forment la troisième génération au sein de cette exploitation familiale de Méry-Prémecy, et avancent pas à pas pour contribuer, à leur échelle, aux progrès de la Champagne sur le plan environnemental, parfois contre vents et marées.
Côte des Blancs – Delphine Colin : une histoire de famille en terre vertusienne
Près de deux siècles d’une tradition vigneronne et paysanne transmise de génération en génération au cœur de la Côte des Blancs : le domaine Colin à Vertus perpétue avec passion le modèle des exploitations familiales de Champagne.
Maison Huiban : un esprit de famille du champ à la bouteille
Les frères Augustin et Paul-Louis Ammeux, installés à Jonquery, cultivent leur singularité en développant une gamme de spiritueux aux côtés des champagnes conçus par leurs aînés.
Vous souhaitez voir plus d'articles ?
Abonnez-vous
100% numérique
6€ / mois
72€ / 1 an
Numérique & magazine
80€ / 1 an
150€ / 2 ans